Comme d’habitude, la bande des affabulateurs, des diffamateurs et des falsificateurs, s’amuse aux dépens des citoyens misérables. Le Grand Manitou de la Fédération algérienne des exportateurs a révélé hier, l’enregistrement d’environ un milliard de dollars d’exportations agricoles et alimentaires au cours du premier semestre de cette année. Mais bien sûr, ces exportations sont principalement constituées de légumes, de fruits, de viande rouge et d’huiles. Il nous explique avec un aplomb sans pareil le potentiel immense de l’Algérie dans le domaine agricole et alimentaire, nous hissant au rang de pionnier dans la réalisation du plan gouvernemental visant à engranger plus de 10 milliards de dollars d’exportations d’ici la fin de l’année. Il faudrait juste revoir quelques petites mesures restrictives qui interdisent l’exportation de certains produits agricoles, et hop, nous serons en plein Eldorado des exportations !
Je suppose que notre cher Secrétaire général de la Fédération algérienne des exportateurs parlait de pays tels que le Canada, l’Australie, les Pays-Bas, l’Espagne, la France et autres puissances agricoles. Car ce sont les seuls pays qui réussissent à réaliser de tels bénéfices. Voyez-vous, comment un pays comme le nôtre, qui ne cultive pas ce qu’il mange, qui ne fabrique pas ce qu’il porte, et qui n’est même pas capable de produire une simple seringue médicale, pourrait générer de tels profits ? Peut-être que notre cher responsable incompétent voulait dire que nous importons près d’un milliard de dollars de produits agricoles et alimentaires par mois, et là, oui, on pourrait le croire. Mais prétendre mensongèrement que nous engrangeons un milliard de dollars grâce à nos exportations agricoles, ça dépasse l’entendement, même pour un enfant. Comment peut-on y croire alors que les files d’attente pour se procurer des produits agricoles, même en quantité limitée, s’allongent sans cesse ?
Les hommes se livrent une lutte sans merci pour obtenir un misérable litre de lait ou quelques grains de semoule. Les bananes sont devenues un fruit mythique que le citoyen ne voit que dans ses cauchemars, pendant qu’elles trônent, aux côtés de l’or et des diamants, dans les vitrines des bijouteries, en raison de leur rareté et de leur prix exorbitant. Quant aux femmes, elles sont prêtes à vendre leur honneur pour mettre la main sur un kilo de pommes de terre ou un demi-kilo de viande hachée. J’ai même entendu une étudiante résidant sur le campus raconter que certaines étudiantes se proposent uniquement à ceux qui leur achètent le fameux « tacos », et cela est bel et bien documenté sur YouTube, ce n’est pas sorti tout droit de mon imagination. Même les hommes exhibent leurs maigres derrières uniquement devant les étrangers, en échange d’un repas convenable, d’une cigarette de marque étrangère et d’un verre de whisky. Tout cela est consigné dans des vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux. Si voilà l’état de notre cher pays, je me demande bien de quelles exportations parlait ce vaurien méprisable et infâme !