Des statistiques officielles viennent de jeter une lumière crue sur un phénomène alarmant en Algérie : pas moins de 400 000 Nikahs urfi ont été enregistrés, dont la majorité implique des jeunes filles mineures. Selon les informations diffusées par les médias officiels, certains défenseurs des droits de l’homme ont vivement dénoncé la recrudescence inquiétante des Nikahs urfi célébrés sans le cadre d’un contrat civil. Cette tendance est particulièrement préoccupante lorsqu’il s’agit de mariages avec des étrangers, notamment des Syriens, des Égyptiens et des ressortissants d’autres pays africains.
La jurisprudence malékite, qui régit les affaires familiales en Algérie, est catégorique : de tels mariages Nikah urfi, dépourvus de tout encadrement légal, sont formellement interdits, qualifiant leurs participants de « fornicateurs » et de « corrupteurs ». Les racines de ce phénomène complexe plongent dans diverses réalités socio-économiques.
Le nombre de mariages non officiels, dont la validité est sujette à controverse, a connu une inquiétante augmentation de 75 % depuis 2020, selon les statistiques officielles. Auparavant, les tribunaux enregistraient annuellement 140 000 cas de mariages non officiels, aboutissant à des situations où des enfants se retrouvent sans filiation légale, sans père reconnu. Cela survient généralement après le départ des pères étrangers, qui avaient contracté ces Nikahs illicites.
Le président de l’Association algérienne pour la défense des droits de l’homme pointe du doigt les relations sexuelles temporaires, associées à la prostitution et aux plaisirs éphémères, les désignant comme la cause principale de la prolifération des enfants des rues et des orphelins en Algérie. Il critique également l’insuffisance de mesures de protection pour cette catégorie de la population, malgré les droits qui leur sont conférés par la loi. Selon le rapport de l’association : « L’Association algérienne pour la défense des droits de l’homme tient à informer l’opinion publique nationale que la législation algérienne ne protège pas les enfants sans filiation, bien que des dispositions légales spécifiques existent pour cette catégorie. Néanmoins, ces dispositions ne sont pas en leur faveur et ne garantissent pas leurs droits. »
L’association a également mis en lumière l’existence d’un réseau criminel impliqué dans le trafic d’enfants sans filiation, tant au niveau national qu’à l’étranger. Selon leur communiqué : « En janvier 2022, des défenseurs des droits ont alerté sur l’ouverture d’une enquête par les services de sécurité de la wilaya de Sidi Bel Abbès concernant une présumée affaire de trafic de nourrissons sans filiation au sein de l’établissement des maladies de la femme et de l’obstétrique. Les investigations ont révélé des soupçons quant à l’extension des activités de ce réseau à l’étranger. Les chiffres indiquent qu’ils étaient au nombre de 9 500 enfants par an, puis ils ont chuté à 3 700 enfants par an. Cela a incité les enquêteurs à examiner les registres de décès, car il a été suggéré qu’ils étaient enregistrés comme décédés dans les registres de l’établissement, sans être inscrits dans les registres de l’état civil.