Dans une déclaration prémonitoire avant son décès, l’ancien président algérien, feu Boumediene, pointait du doigt ce qu’il considérait comme le mal profond de l’Algérie : un déficit criant d’hommes dignes de ce nom. À l’époque, ses paroles semblaient abstraites, mais aujourd’hui, elles résonnent avec une pertinence troublante, illustrant de manière frappante l’état actuel de la société algérienne.
Nos hommes, jadis des piliers de fierté et de résilience, se sont progressivement accoutumés à l’humiliation et à la servilité, se prosternant devant l’autorité oppressive et applaudissant les maîtres de l’oppression, incarnés aujourd’hui par le régime en place. Les scènes de confrontation virulente entre citoyens, parfois jusqu’à la violence extrême pour une simple divergence d’opinion, témoignent d’une dégradation morale alarmante. Ces hommes, autrefois fiers et inébranlables, se retrouvent désormais comme des marionnettes, impuissants devant les forces de l’oppression, incapables de revendiquer ne serait-ce que leurs droits les plus élémentaires, témoignant ainsi de la déliquescence de la société algérienne.
Mais cette crise de masculinité ne se limite pas à la sphère politique et sociale ; elle s’étend également au domaine intime de la vie conjugale. L’usage incontrôlé du Viagra, traditionnellement associé aux hommes âgés, s’est répandu de manière exponentielle, touchant désormais même les jeunes générations. Les rapports médicaux mettent en lumière une épidémie de dysfonctionnement érectile parmi les Algériens, phénomène attribué à une accumulation de peur et d’anxiété qui empoisonne l’identité masculine, sapant la confiance en soi et entraînant une faiblesse sexuelle inédite.
Dans ce contexte, les autorités de la santé ont pris des mesures drastiques pour endiguer cette crise, suspendant l’octroi de licences de commercialisation pour les médicaments de fertilité à forte dose, ainsi que le Viagra 25 mg, en raison des risques accrus de crise cardiaque liés à une consommation excessive. Ces décisions, bien que salutaires sur le plan médical, ne font que souligner l’ampleur du malaise qui ronge la société algérienne, où la virilité et la dignité des hommes sont désormais sacrifiées sur l’autel d’une pilule bleue, offrant une illusion de puissance éphémère mais privant l’homme de sa véritable essence.