Le coronavirus affecte le marché des matières premières agricoles et incite à planifier une nouvelle agriculture (à partir de l’augmentation des rendements des champs jusqu’à l’utilisation de systèmes d’agriculture sophistiqués) et pousse réfléchir aussi à l’opportunité d’accompagner les filières agroalimentaires vers l’autosuffisance, ce qui n’est pas toujours possible.
Les matières premières ont inévitablement subi les tensions de la nouvelle demande, des freins commerciaux, des ralentissements logistiques, ainsi que des effets du changement climatique.
La FAO, l’OMC et l’OMS ont appelé ces derniers jours les gouvernements « à minimiser l’impact des restrictions sur le commerce des produits agroalimentaires liées à la pandémie de Covid-19 », confirmant qu’il y a une certaine crainte.
Il n’est donc pas surprenant qu’en 2020/21, les approvisionnements de blé français pour l’Algérie pourraient être réduits à 1,5-2 millions de tonnes contre 5 millions de tonnes un an plus tôt en raison d’une mauvaise récolte, ce qui ouvre de nouvelles perspectives pour les céréales russes.
En revanche, l’Algérie n’a pas encore profité de sa décision d’assouplir son cahier des charges pour le blé et d’autoriser les importations en provenance de Russie alors que les prix du blé russe ont augmenté peu de temps après, a déclaré jeudi l’agence nationale algérienne des céréales OAIC.
La Russie, l’un des plus grands exportateurs de blé au monde, fait pression pour avoir accès au marché algérien, l’un des rares grands importateurs auxquels elle n’avait pas accès jusqu’à récemment. La France est le principal fournisseur de blé de l’Algérie, et c’est le premier marché d’exportation du blé français.
Les prix actuels du blé russe sont proches d’un maximum de 6 ans, ce qui affecte considérablement la compétitivité de ce produit. Un certain nombre de négociants estiment que sous l’influence du facteur prix, le blé russe ne pourra pas revendiquer une partie du marché algérien cette saison et des changements dans la structure des approvisionnements en blé du pays d’Afrique du Nord seront observés dès la prochaine campagne de commercialisation.
Quant aux importations de blé vers l’Algérie en général, les analystes de l’USDA prévoient un chiffre de 7 millions de tonnes cette saison, ce qui n’est que légèrement inférieur aux 7,1 millions de tonnes de l’an dernier.
Les experts notent également que ces dernières années, le pays a progressivement réduit ses achats extérieurs de blé, ce qui s’explique à la fois par une augmentation progressive de sa production et par la volonté de réduire les coûts d’importation. Le gouvernement prend des mesures pour stimuler la culture du blé, tout en exhortant à réduire sa consommation et à éviter le gaspillage de produits de boulangerie.
Le blé a légèrement augmenté alors que le dollar perdait du terrain vendredi pour clôturer une semaine perdante pour le marché à terme, tandis que sur le marché l’OAIC de l’Algérie achète jusqu’à 600000 tonnes de blé à 274,50 $ / tonne CFR
L’importateur de céréales de l’État algérien a réservé jusqu’à 600000 tonnes de blé de mouture d’origine facultative dans un appel d’offres fermé jeudi.