Le Premier ministre algérien, Aïmene Benabderrahmane, également ministre des Finances, a présenté au Parlement la loi de finances pour 2022. Outre des recettes de 5 683,22 milliards de dinars, un déficit d’environ quatre mille milliards de dinars est attendu, correspondant à près de 30 milliards de dollars, ce qui représente un chiffre record.
Le projet de loi qui a été analysé par la Commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale. Plusieurs mesures figurent dans la proposition de loi de finances, visant avant tout à renforcé la graduation progressive de l’impôt sur le revenu brut ». D’autres mesures concernent, ensuite, le secteur agricole et la promotion des investissements, notamment au profit des jeunes entrepreneurs.
Les recettes attendues s’élèvent à 5 683 milliards de dinars, soit environ 43 milliards de dollars, dont 3 579 milliards de ressources ordinaires, soit 63%, et 2 103,90 milliards de taxe pétrolière, correspondant à 37%. Dans la loi de finances 2021, une recette budgétaire totale de 5 331,83 milliards de dinars a été prévue, dont 3 404,78 de recettes ordinaires et 1 927 milliards de dinars provenant du secteur pétrolier. En ce qui concerne les dépenses, cependant, la loi de finances 2022 prévoit un budget de fonctionnement de 6 311,53 milliards de dinars et un budget d’équipements, crédits de paiement, de 3 546,90 milliards de dinars, dont 2 713,86 milliards pour les investissements et 833,03 milliards d’euros pour les opérations en capital. Dans ce cadre, 36 milliards de dinars seront alloués aux infrastructures économiques et administratives, 253 milliards pour l’agriculture et l’hydraulique et 228 milliards pour l’éducation et la formation. Enfin, 433 milliards de dinars seront alloués au soutien de l’activité économique et 390 milliards de dinars supplémentaires seront réservés aux dépenses imprévues.
Compte tenu d’un prix de référence du pétrole égal à 45 dollars le baril et d’un prix de marché de 50 dollars, une croissance économique de 3,3% était prévue dans la loi de finances 2022, tandis que le taux de croissance hors hydrocarbures, il devrait s’élever à 3,7%. A cet égard, dans le projet de loi, il a été précisé qu’au cours de l’exercice 2022, l’Algérie entend exporter des hydrocarbures pour une valeur de 27,9 milliards de dollars et en importer un chiffre correspondant à 31,8 milliards de dollars. Dans le même temps, un taux d’inflation devrait également être de 3,7%.
le chiffre le plus préoccupant est celui relatif au déficit budgétaire, défini comme historique, puisqu’il s’élève à environ 30 milliards de dollars. Cela s’explique par les besoins croissants de financement de projets d’infrastructures, d’investissements et d’allocations de soutien, qui, compte tenu de la baisse des prix du pétrole brut, n’ont pas permis au gouvernement d’Alger de faire face adéquatement aux dépenses prévues.
Cependant, le gouvernement algérien entend réduire les subventions pour certains produits comme la farine de blé, l’huile de cuisson, le gaz domestique et l’électricité. Dans le même temps, comme le rapporte le Premier ministre lui-même, le gouvernement a décidé de renoncer aux bénéfices des groupes Sonatrach, Sonelgaz et autres sociétés gouvernementales, pour leur permettre d’étendre leurs investissements et d’intensifier leurs activités.
Dans le budget 2021, un déficit de 22 milliards de dollars était prévu, soit 13,57 % du produit intérieur brut (PIB). Parallèlement à un taux d’inflation de 4,6% d’ici fin 2021, une croissance du PIB de 3,9% est attendue pour l’année en cours, tandis que les réserves de trésorerie devraient atteindre 47,5 milliards de dollars d’ici la fin de 2022.
ce qui pèse le plus, c’est la baisse des prix du pétrole enregistrée sur le marché international depuis 2014. Les revenus des ressources énergétiques, qui représentent 93 % des revenus algériens en devises, ont presque diminué de moitié, passant de 60 à 70 milliards de dollars d’avant 2014 à 23 milliards en 2020. Les exportations non pétrolières, en revanche, s’élevaient à environ 2,26 milliards de dollars en 2020.
Pour confirmer la précarité de l’économie algérienne il y avait aussi le Fonds monétaire international (FMI) qui a prévu une augmentation de la dette publique, pour l’année en cours, de 53% à 63% du PIB, alors que l’inflation devrait atteindre 5%. Selon le FMI, un coût de 160 dollars le baril de pétrole serait nécessaire pour rétablir un certain équilibre, un chiffre actuellement difficile à atteindre, notamment au vu des restrictions de l’alliance des pays exportateurs de pétrole et de ses alliés, l’OPEP. +.