Les prix du pétrole ont interrompu une série de cinq jours de hausse et ont chuté mardi lors des échanges asiatiques, alors que le marché se concentrait sur les nouvelles prévisions de l’OPEP concernant l’offre. Le Brent a reculé de 0,95%, s’établissant à 81,52 dollars le baril, tandis que le West Texas Intermediate a diminué de 0,91%, à 79,33 dollars le baril. Ces baisses contrastent avec les augmentations significatives enregistrées lundi, où le Brent avait progressé de plus de 3% et le WTI de plus de 4%.
La révision à la baisse des prévisions de croissance de la demande de pétrole par l’OPEP pour 2024 met en lumière les défis auxquels les producteurs de l’OPEP+ sont confrontés, alors qu’ils envisagent d’augmenter leur production à partir d’octobre. Cette révision reflète une demande plus faible que prévu en Chine, notamment en raison d’une baisse de la consommation de diesel et des difficultés dans le secteur immobilier.
Selon Yip Joon Rong, stratège de marché chez IG, les inquiétudes concernant la demande de pétrole persistent, et ces préoccupations sont exacerbées par l’attente des statistiques d’inflation aux États-Unis. Toute indication de risque économique accru, combinée à la décision de l’OPEP+ de lever les limites d’offre excédentaire en octobre, pourrait intensifier la pression baissière sur les prix du pétrole. Toutefois, les investisseurs gardent également un œil sur les tensions géopolitiques en cours.
Les marchés attendent avec impatience la publication de l’indice des prix à la consommation (IPC) aux États-Unis, prévue pour mercredi, craignant que la faiblesse de cet indice ne renforce les inquiétudes d’une récession. Les marchés monétaires anticipent déjà une baisse des taux d’intérêt américains de 25 à 50 points de base en septembre, selon les prévisions du CME FedWatch.
Par ailleurs, le ministère américain de l’Énergie a annoncé lundi son intention d’acheter 6 millions de barils de pétrole auprès de sociétés énergétiques pour reconstituer les réserves stratégiques du pays. Cette démarche fait suite à la vente de 180 millions de barils en 2022, en réponse à la flambée des prix du carburant après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Cette situation souligne les incertitudes économiques actuelles et les défis auxquels le marché pétrolier est confronté, avec des implications potentiellement profondes pour l’économie mondiale dans les mois à venir.