Les cours du pétrole ont connu une chute marquée cette semaine, avec une baisse de plus de 2,5 %, reflétant les inquiétudes croissantes liées à la demande mondiale et aux conditions économiques incertaines. Parmi les principaux facteurs, le ralentissement économique chinois et la vigueur du dollar américain ont joué un rôle déterminant.
La Chine, principal importateur mondial de pétrole brut, traverse une période économique difficile. Malgré les mesures de relance entreprises récemment, la consommation énergétique reste en deçà des attentes. Les données d’octobre révèlent une baisse de 4,6 % de la production des raffineries de pétrole chinoises par rapport à l’année précédente, conséquence de fermetures d’usines et d’un faible taux d’activité des petites raffineries privées.
En parallèle, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a revu à la baisse ses prévisions de croissance de la demande chinoise pour 2024, estimant une augmentation de seulement 450 000 barils par jour (bpj). Cette révision s’explique par une baisse de la consommation de diesel liée au ralentissement de l’activité industrielle et à une transition vers des solutions de transport moins dépendantes des hydrocarbures.
Ces tendances soulignent un défi majeur : la faiblesse prolongée de la demande chinoise, combinée à une stagnation de la reprise économique mondiale, pèse lourdement sur les marchés pétroliers.
La récente remontée du dollar américain a également impacté les prix du pétrole. Les contrats pétroliers, libellés en dollars, deviennent plus coûteux pour les acheteurs étrangers lorsque le billet vert s’apprécie. Cette situation a amplifié la pression sur une demande déjà fragile, contribuant à une baisse supplémentaire des cours.
En outre, les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et de l’OPEP signalent une croissance de l’offre mondiale excédant la demande prévue, même si les restrictions d’approvisionnement imposées par l’OPEP+ restent en vigueur. Les États-Unis, notamment, continuent d’afficher des niveaux de production record, avec 584 plateformes actives enregistrées la semaine dernière, selon le rapport de Reuters.
Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE, a souligné lors de la COP29 que la demande mondiale de pétrole montre des signes d’affaiblissement durable. Cela s’explique par une combinaison de facteurs, dont le ralentissement économique chinois et la montée en puissance des véhicules électriques dans le monde entier. Si cette tendance persiste, les perspectives pour 2025 s’annoncent particulièrement difficiles, avec un excédent potentiel de plus d’un million de barils par jour.
La conjoncture actuelle mêle pressions économiques chinoises, hausse du dollar et excédents d’offre, laissant les marchés pétroliers dans une position précaire. Les investisseurs surveilleront attentivement les mesures économiques des grandes puissances et l’évolution de la politique monétaire pour évaluer les trajectoires futures des prix du brut.