Le marché pétrolier a conclu l’année 2024 sur une note positive, marquée par une légère hausse des prix du Brent et du West Texas Intermediate (WTI) lors des dernières séances de l’année. Cette augmentation est principalement attribuée à une amélioration de l’activité manufacturière en Chine, même si les inquiétudes liées à la demande mondiale continuent de peser sur les perspectives générales. En fin d’année, le Brent a atteint 74,59 dollars par baril, enregistrant une hausse de 60 cents, soit 0,8 %, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) a progressé de 62 cents, soit 0,9 %, pour atteindre 71,61 dollars par baril. Cependant, sur l’ensemble de l’année 2024, le Brent a accusé une baisse globale de 3,2 %, et le WTI a connu une diminution marginale de 0,1 %, reflétant une année marquée par des fluctuations de la demande et des ajustements de l’offre.
Plusieurs facteurs ont influencé cette dynamique. L’économie chinoise, deuxième plus grande au monde, a montré des signes de reprise avec une activité manufacturière en progression pour le troisième mois consécutif en décembre. Malgré un rythme de croissance ralenti, les mesures de relance budgétaire mises en place par Pékin, notamment l’émission prévue de 3 000 milliards de yuans (411 milliards de dollars) de bons du Trésor spéciaux en 2025, devraient soutenir la croissance économique et la demande énergétique.
Aux États-Unis, les stocks de pétrole brut ont enregistré une diminution plus importante que prévu, estimée à 3 millions de barils au cours de la semaine se terminant le 20 décembre. Cette réduction est liée à une hausse de l’activité des raffineries et à une demande accrue durant la période des fêtes, ce qui a temporairement soutenu les prix du pétrole. Parallèlement, l’OPEP et ses alliés, regroupés sous l’appellation OPEP+, ont décidé de reporter toute augmentation progressive de la production jusqu’en avril 2025, une mesure visant à stabiliser les prix dans un contexte de demande mondiale incertaine.
Les politiques économiques prévues par le président élu Donald Trump pourraient également avoir un impact sur les prix du pétrole en 2025. Des initiatives telles que l’assouplissement des réglementations énergétiques, des réductions d’impôts et des hausses de droits de douane pourraient favoriser la croissance économique et augmenter la demande énergétique. Ces mesures pourraient également renforcer la valeur du dollar, ce qui rendrait le pétrole plus cher pour les acheteurs utilisant d’autres devises, avec un effet potentiel sur la demande mondiale.
Les perspectives pour 2025 restent mitigées. Bien que les mesures de relance chinoises et américaines puissent avoir un effet stimulant, la demande mondiale devrait rester faible, notamment en Chine et dans d’autres grandes économies. L’Agence Internationale de l’Énergie prévoit que l’offre mondiale de pétrole continuera de dépasser la demande, même avec les réductions volontaires de production décidées par l’OPEP+. L’augmentation de la production des États-Unis et d’autres producteurs non membres de l’OPEP pourrait accentuer cet excédent. En parallèle, les décisions de la Réserve Fédérale Américaine sur les taux d’intérêt joueront un rôle crucial, une hausse des taux risquant de renforcer le dollar et d’affaiblir la demande.
Malgré la deuxième baisse annuelle consécutive des prix, l’année 2024 s’est achevée sur une note optimiste, portée par une reprise économique partielle et des ajustements favorables à court terme. Cependant, les incertitudes sur la demande mondiale et les excédents potentiels de l’offre continueront d’influencer le marché pétrolier en 2025. L’évolution des politiques économiques en Chine et aux États-Unis, ainsi que les décisions de l’OPEP+, seront des éléments déterminants pour l’équilibre du marché dans les mois à venir.