Les prix du pétrole ont chuté lundi après l’investiture de Donald Trump pour son deuxième mandat, avec une baisse de plus de 1 % pour le pétrole brut WTI et le Brent américain. Cette chute intervient alors que le marché attend les décrets de Trump sur l’énergie.
Lors de son discours inaugural, Trump a annoncé qu’il déclarerait immédiatement un état d’urgence énergétique nationale. Cette mesure visera à renforcer les réserves stratégiques et à accroître les exportations d’énergie américaine. Cependant, la baisse des cours a été marquée, en particulier pour le Brent, dont les contrats à terme ont diminué de 64 cents (0,8 %), se stabilisant à 80,15 dollars le baril, influences par le jour férié américain de Journée Martin Luther King Jr. Parallèlement, les contrats à terme sur le brut américain WTI ont chuté de 1,30 dollar (1,7 %), atteignant 76,58 dollars.
Un conseiller de Trump a révélé que l’administration utiliserait l’autorité exécutive pour accélérer l’approbation des projets pétroliers, gaziers et électriques. Ces projets, normalement soumis à des processus longs, bénéficieraient désormais d’une simplification réglementaire. Trump prévoit également de signer un décret exécutif concernant l’Alaska, soulignant l’importance stratégique de cet État dans l’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL). Parmi les autres mesures envisagées figurent la fin du moratoire sur les licences d’exportation de GNL, ainsi que l’instauration de nouveaux tarifs douaniers pour certains pays dans le cadre d’une révision du système commercial.
La semaine dernière, les indices Brent et WTI ont progressé de plus de 1 %, marquant ainsi un quatrième gain hebdomadaire consécutif. Cette hausse a été en grande partie alimentée par les sanctions imposées par l’administration Biden à plus de 100 pétroliers et à deux producteurs russes, ce qui a perturbé l’offre mondiale. Cependant, malgré cette hausse, les analystes soulignent que les récentes baisses des prix mettent en lumière l’incertitude entourant les politiques énergétiques de Trump. En particulier, l’avenir des restrictions sur l’énergie russe reste une source de souffrance pour le marché.
Sur le plan géopolitique, Trump a promis de rechercher une résolution rapide du conflit en Ukraine, ce qui pourrait inclure un allègement des restrictions sur le pétrole russe. De plus, une détente relative a été enregistrée au Moyen-Orient, avec un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, ainsi que des signes de désescalade de la part des Houthis au Yémen. Ces éléments, combinés à des perspectives économiques moins incertaines, influencent les marchés énergétiques de manière significative.
Les attentes concernant une éventuelle baisse des taux d’intérêt de la Réserve fédérale, en raison d’une inflation plus faible que prévue, soutiennent également les marchés de l’énergie. Cependant, l’augmentation des stocks de produits pétroliers, tels que le diesel et le fioul domestique, limite les risques d’une flambée des prix. Les données récentes montrent que les réserves américaines de pétrole brut ont diminué de 1,96 millions de barils, dépassant ainsi les prévisions. En revanche, les stocks de diesel et de mazout ont augmenté respectivement de 370 000 et 650 000 barils, ce qui atténue la pression sur l’offre.