Depuis plusieurs jours, des incendies de forêt d’une intensité exceptionnelle ravagent le sud-est de l’Europe et certaines régions du Moyen-Orient, notamment en Grèce et en Syrie. Ces feux sont alimentés par une vague de chaleur extrême, accentuée par des vents violents, qui compliquent considérablement les opérations de secours et aggravent les risques pour les populations et les infrastructures.
En Grèce, l’île de Crète est particulièrement touchée par un incendie de grande ampleur qui s’est déclenché le 3 juillet 2025 près d’Iérapetra, une ville côtière située dans le sud-est de l’île. Attisé par des rafales de vent dépassant les 80 km/h, le feu s’est propagé rapidement à travers les paysages secs et accidentés, menaçant des zones résidentielles, des exploitations agricoles et des infrastructures touristiques essentielles à l’économie locale. En cette période estivale, où l’île accueille des milliers de visiteurs, la situation a nécessité une réponse rapide et coordonnée.
Face à la progression fulgurante des flammes, les autorités grecques ont ordonné l’évacuation d’environ 5 000 personnes, dont 3 000 touristes et 2 000 habitants. Certaines personnes ont été transportées par bateau vers des zones plus sûres au nord de l’île, tandis que d’autres ont trouvé refuge dans des centres d’accueil temporaires, notamment un gymnase transformé pour l’occasion. Des alertes par SMS ont été diffusées à grande échelle pour informer la population des risques, et l’accès aux zones les plus dangereuses a été strictement interdit.
Sur le terrain, 270 pompiers, soutenus par des renforts venus d’Athènes, luttent sans relâche contre l’incendie. Dix hélicoptères et des drones de surveillance ont été déployés pour cartographier les zones affectées et guider les interventions. Cependant, les conditions météorologiques, combinées au relief escarpé de la Crète, compliquent les efforts des secours. Les reprises de feu, alimentées par la sécheresse et les vents, restent une menace constante. Plusieurs maisons, hôtels et serres agricoles ont déjà été endommagés, et des habitants ont été soignés pour des problèmes respiratoires causés par l’inhalation de fumées toxiques.
À une trentaine de kilomètres de la capitale grecque, un autre incendie s’est déclaré près de Rafina, une ville côtière déjà marquée par un feu meurtrier en 2018. Ce nouvel incendie a entraîné la fermeture de routes principales et l’interdiction d’accostage des ferries reliant Athènes aux îles environnantes. Dix avions bombardiers d’eau ont été mobilisés pour contenir les flammes, tandis que des évacuations préventives ont été ordonnées dans les localités menacées. La route reliant Rafina à Athènes a été temporairement fermée pour faciliter l’accès des véhicules de secours, perturbant la circulation dans une région densément peuplée.
Un autre feu s’est déclaré près de Rafina, en périphérie d’Athènes, rappelant le drame de 2018 qui avait causé plusieurs morts et d’importants dégâts. Là aussi, les autorités ont déployé des moyens conséquents, avec la mobilisation d’avions bombardiers d’eau et des évacuations préventives pour protéger les populations.
La situation en Syrie est tout aussi préoccupante, bien que moins médiatisée. Dans la région rurale de Lattaquié, les incendies s’ajoutent aux difficultés héritées d’une décennie de conflit. Les pompiers doivent composer avec la présence de mines et de munitions non explosées, qui limitent fortement les interventions terrestres. Cette contrainte oblige à privilégier les actions aériennes pour contenir les flammes.
Ces incendies s’inscrivent dans un contexte de canicule extrême due au « dôme de chaleur », un phénomène météorologique qui piège l’air chaud au-dessus de la Méditerranée. Cette situation a provoqué des records de température dans plusieurs pays voisins, avec des pics supérieurs à 40 °C en Italie, en Albanie et en Turquie.