Le marché pétrolier a connu une baisse des prix mercredi en Asie, sous l’effet de la hausse des réserves américaines et de la dissipation des craintes concernant l’approvisionnement en Libye. Après une hausse la veille, les prix ont légèrement reculé, inversant ainsi la tendance précédente.
Selon les données, le prix du pétrole Brent a diminué de 18 cents, soit 0,2 %, s’établissant à 77,31 dollars le baril, tandis que le pétrole américain a reculé de 15 cents, soit 0,2 %, atteignant 73,62 dollars le baril.
Priyanka Sachdeva, analyste de marché senior chez Philippe Nuova, a expliqué que la pression sur les prix du pétrole s’explique par plusieurs facteurs, notamment la baisse de la demande et l’atténuation des perturbations de l’approvisionnement. L’augmentation des stocks américains de pétrole brut et d’essence, rapportée par l’American Petroleum Institute (API), a également contribué à la tendance baissière. Les statistiques officielles de l’Energy Information Administration (EIA) des États-Unis, attendues plus tard dans la journée, devraient confirmer ces données et influencer davantage le marché.
Un autre facteur ayant pesé sur les prix est la résolution rapide des tensions en Libye. Mardi, la Compagnie nationale pétrolière libyenne (NOC) a annoncé que l’activité d’exportation se poursuivait normalement après des discussions avec des manifestants qui menaçaient de bloquer le chargement de pétrole dans les principaux ports du Croissant pétrolier. Cette annonce a dissipé les craintes d’une interruption de l’approvisionnement libyen, limitant ainsi toute hausse des prix liée à une éventuelle pénurie.
Les investisseurs surveillent également de près les décisions du président américain Donald Trump concernant l’industrie énergétique. La semaine dernière, Trump a signé plusieurs décrets facilitant l’octroi de licences pour les infrastructures énergétiques et améliorant la production nationale de pétrole et de gaz, qui a atteint des niveaux records. Ces mesures renforcent l’offre de brut sur le marché mondial et exercent une pression supplémentaire sur les prix.
Par ailleurs, la décision de Trump d’imposer des droits de douane de 25 % sur les importations de marchandises en provenance du Canada et du Mexique pourrait influencer le marché pétrolier. Le Canada, qui fournit près de la moitié des importations de pétrole brut des États-Unis (soit 3,9 millions de barils par jour en 2023), pourrait voir ses exportations impactées. De son côté, le Mexique exporte environ 733 000 barils de pétrole par jour vers les États-Unis. Si ces taxes sont appliquées à partir du 1er février, elles pourraient renchérir le coût des importations américaines et créer des tensions sur les marchés.
En parallèle, l’OPEP+ fait face aux pressions grandioses de la part des États-Unis. Donald Trump a récemment exhorté le groupe à réduire les prix du pétrole, et à l’approche de leur réunion prévue la semaine prochaine, le ministre saoudien de l’Énergie a rencontré plusieurs homologues pour discuter des ajustements potentiels à apporter à la production.