Les prix du pétrole ont grimpé sur les marchés mondiaux ce vendredi, bien qu’ils restent en passe d’enregistrer leur plus forte baisse hebdomadaire depuis plusieurs mois. Selon les données récentes, les contrats à terme sur le pétrole brut Brent ont gagné 50 cents, soit 0,72 %, pour atteindre 69,96 dollars le baril, tandis que le brut américain West Texas Intermediate (WTI) a progressé de 47 cents, soit 0,71 %, s’établissant à 66,83 dollars le baril. Plus tard dans la journée, le Brent a même clôturé à 70,36 dollars (+1,3 %) et le WTI à 67,40 dollars (+1,02 %).
Malgré cette augmentation en fin de semaine, les prix du pétrole affichent une tendance baissière sur l’ensemble de la semaine. Le Brent a chuté de 4,9 % depuis lundi, marquant sa plus forte baisse hebdomadaire depuis mi-octobre, tandis que le WTI a reculé de 4,8 %. Certains analystes évoquent une chute encore plus marquée, avec des pertes de 3,8 % pour le Brent et 3,9 % pour le WTI sur la semaine, les pires performances depuis novembre et janvier respectivement. Cette volatilité reflète les incertitudes pesant sur le marché.
Plusieurs éléments expliquent ces fluctuations. D’une part, les déclarations de Donald Trump sur Truth Social, menaçant d’imposer des sanctions contre les banques russes et des tarifs douaniers sur les produits russes en raison du conflit en Ukraine, ont ravivé les tensions géopolitiques. Ces annonces ont temporairement poussé les prix à la hausse, avec des pics à 71,40 dollars pour le Brent et 68,22 dollars pour le WTI en début de séance.
D’autre part, l’OPEP+ a décidé d’augmenter sa production à partir d’avril, une mesure confirmée par le vice-Premier ministre russe Alexander Novak. Cette annonce a contrebalancé les effets haussiers des tensions géopolitiques. Par ailleurs, Saudi Aramco a réduit de 40 cents le prix de son brut Arab Light pour l’Asie, le fixant à 3,50 dollars au-dessus du prix de référence régional, une première baisse en trois mois. Des ajustements similaires ont été appliqués pour l’Europe, bien que les prix pour les États-Unis restent inchangés.
« Si vous n’aimez pas le prix du pétrole, attendez un instant », a ironisé Philip Flynn, analyste chez Price Futures Group, soulignant la rapidité des retournements sur ce marché. Selon lui, les décisions de l’OPEP+ et les menaces de sanctions russes ont éclipsé d’autres nouvelles, comme le report d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. John Kilduff, d’Again Capital, ajoute que les prix se sont stabilisés après les commentaires de Jerome Powell, président de la Réserve fédérale, qui surveille l’impact des politiques commerciales de l’administration Trump sur l’économie américaine.
Les marchés pétroliers restent sensibles aux données économiques. Aux États-Unis, les stocks de pétrole ont augmenté cette semaine, tandis que le taux de chômage a grimpé à 4,1 % malgré la création d’emplois en février. L’incertitude autour des politiques commerciales américaines – notamment la suspension des droits de douane sur le Canada et le Mexique jusqu’au 2 avril, et l’entrée en vigueur imminente de taxes sur l’acier et l’aluminium – pourrait peser sur la demande future.