Les prix internationaux du pétrole ont clôturé en nette progression lundi, soutenus par l’annonce inattendue d’une trêve commerciale de 90 jours entre les États-Unis et la Chine. Ce coup de frein bienvenu à l’une des guerres économiques les plus lourdes de conséquences des dernières années a immédiatement ravivé l’optimisme des marchés et stimulé la demande anticipée en matières premières, en particulier le brut.
Selon les dernières cotations, les contrats à terme sur le pétrole brut américain West Texas Intermediate (WTI) ont grimpé de 93 cents, soit une hausse de 1,5 %, pour atteindre 61,95 dollars le baril. De son côté, le Brent a progressé de 1,05 dollar (+1,6 %), s’établissant à 64,96 dollars, atteignant ainsi leurs niveaux les plus élevés depuis le 28 avril.
Cette dynamique est largement alimentée par la trêve commerciale sino-américaine annoncée ce week-end. L’accord, conclu à Genève, réduit les droits de douane bilatéraux – de 145 % à 35 % côté américain et de 125 % à 15 % côté chinois – pour une période probatoire de 90 jours. Cette désescalade ravive l’optimisme quant à une reprise de la demande mondiale de pétrole, les deux pays étant parmi les plus gros consommateurs d’énergie.
Malgré l’euphorie apparente, les experts appellent à la prudence. L’accord reste flou dans ses détails et repose sur une dynamique politique fragile. Les discussions à venir entre le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, et le vice-Premier ministre chinois, He Lifeng, seront déterminantes pour transformer cette trêve en accord structurel.
ING souligne dans un rapport que « le refroidissement observé dépasse les attentes, mais reste tributaire d’un agenda diplomatique encore incertain ».
Par ailleurs, l’OPEP+ maintient une approche prudente. Le Kazakhstan a confirmé une baisse de ses exportations à 1,5 million de barils par jour, conforme aux quotas de l’alliance. Cependant, l’OPEP+ envisage une augmentation progressive de la production dès juin, ce qui pourrait limiter la hausse des prix.
Aux États-Unis, un projet de loi républicain prévoit 1,5 milliard de dollars pour reconstituer la Réserve stratégique de pétrole (SPR), après des tirages records sous l’administration précédente. Cette initiative reflète les préoccupations sur la sécurité énergétique, bien que le coût élevé du baril soulève des débats.