Les cours du pétrole ont terminé en hausse vendredi 16 mai, enregistrant leur deuxième progression hebdomadaire consécutive, sur fond d’apaisement des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine. Toutefois, les espoirs d’une reprise de la production iranienne et les perspectives d’un ajustement de l’offre par l’OPEP+ ont tempéré cette dynamique haussière.
Le Brent de la mer du Nord a clôturé à 65,41 dollars le baril, en hausse de 88 cents (1,4 %), tandis que le WTI (West Texas Intermediate) a progressé de 87 cents pour atteindre 62,49 dollars, soit également une hausse de 1,4 %. Sur l’ensemble de la semaine, le Brent s’est apprécié de 1 %, et le WTI de 2,4 %.
Cette embellie des prix fait suite à l’annonce d’une trêve commerciale de 90 jours entre les deux plus grandes puissances économiques mondiales. Cet accord, bien qu’encore fragile, a rassuré les marchés sur la demande future en énergie, les tensions commerciales ayant jusque-là alimenté les craintes d’un ralentissement économique mondial.
Cependant, les observateurs restent prudents. La possibilité d’un accord nucléaire entre les États-Unis et l’Iran suscite de fortes anticipations sur une remise en circulation du brut iranien. Selon les analystes de la banque ING, une levée des sanctions pourrait permettre à Téhéran d’augmenter son offre de 400 000 barils par jour, pesant ainsi à la baisse sur les prix.
Dennis Kissler, vice-président du trading chez BOK Financial, confirme cette tendance :« Le retour potentiel de l’Iran sur le marché, combiné à l’augmentation attendue de la production de l’OPEP+, incite à des prises de bénéfices et ravive les positions à découvert. »
Autre signal de modération : la société de services énergétiques Baker Hughes a révélé que le nombre de plateformes pétrolières en activité aux États-Unis a légèrement reculé, tombant à 473 unités, son niveau le plus bas depuis janvier. Cela peut traduire une certaine retenue des producteurs américains face à une volatilité persistante.
À court terme, les analystes s’attendent à ce que la demande saisonnière, notamment touristique, soutienne les cours. Toutefois, l’équilibre entre l’offre et la demande reste fragile, surtout si les flux iraniens et ceux issus de l’OPEP+ viennent gonfler l’approvisionnement mondial alors que les incertitudes géopolitiques, elles, semblent s’apaiser