Les prix du pétrole ont progressé mardi, portés par un regain de tensions géopolitiques après des frappes israéliennes visant des responsables du Hamas à Doha, capitale du Qatar. Cette première attaque sur le sol qatari a immédiatement ravivé les craintes d’une extension du conflit au Moyen-Orient, un facteur qui a aussitôt trouvé un écho sur les marchés énergétiques.
Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, a gagné 0,56 % à 66,39 dollars, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en octobre, avançait de 0,59 % à 62,63 dollars. Selon Daniel Ghali, analyste chez TD Securities, « les problématiques géopolitiques ont été un moteur de la hausse des cours », poussant de nombreux investisseurs à racheter les barils récemment cédés.
Si le Qatar n’est pas un producteur pétrolier majeur, sa proximité avec des poids lourds comme l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l’Iran accentue la perception de risque pour l’approvisionnement mondial. Dans ce contexte déjà tendu, les marchés restent également sensibles à la perspective de nouvelles sanctions américaines contre la Russie, qui pourraient réduire davantage l’offre de brut. « Toutes les options sont sur la table », a affirmé Scott Bessent, secrétaire américain au Trésor, en évoquant la possibilité de mesures supplémentaires visant Moscou afin de la pousser à des négociations sur l’Ukraine.
Parallèlement, les incertitudes autour de l’OPEP+ entretiennent la nervosité des opérateurs. Malgré l’annonce d’une hausse de production de 137.000 barils par jour en octobre, plusieurs membres du cartel peinent à respecter leurs quotas, ce qui limite l’impact réel sur l’offre.
Les investisseurs attendent désormais les données hebdomadaires sur les stocks américains et les rapports mensuels de l’OPEP et de l’Agence internationale de l’énergie. En toile de fond, la Réserve fédérale américaine pourrait annoncer dès la semaine prochaine une baisse de ses taux d’intérêt, ce qui stimulerait l’activité économique et, par ricochet, la demande en pétrole.
Ainsi, entre escalade militaire au Moyen-Orient, sanctions potentielles contre la Russie et fragilités structurelles de l’offre, les cours du brut évoluent dans un climat de forte nervosité, preuve de la vulnérabilité d’un marché hypersensible aux moindres chocs géopolitiques.