Dans notre république laminée par l’injustice, l’Association nationale pour les droits de l’homme a dégainé une charge explosive contre le régime tyrannique des généraux, accusé de broyer sans relâche les défenseurs des droits humains. Ce clan mafieux, enraciné dans le pouvoir, s’acharne à étouffer le droit à l’organisation, aux rassemblements pacifiques, à la liberté d’expression et à une presse libre, y compris dans l’espace numérique. Pire encore, il instrumentalise une justice véreuse pour museler les voix qui osent dénoncer l’état désastreux des droits dans le pays.
Dans un communiqué au vitriol issu de la réunion de son comité directeur, l’association a mis à nu la « situation alarmante » des droits civils et politiques. Elle pointe du doigt les atermoiements scandaleux dans l’élucidation de multiples affaires, le retour en force des morts suspectes causées par des interventions sécuritaires brutales, ou encore les actes de torture et de viol perpétrés dans des commissariats transformés en lupanars de la déviance. Là, des militaires et des policiers déversent leurs instincts bestiaux sur des citoyens arrêtés, sans distinction d’âge ou de genre. Quiconque ose défier ou critiquer cette clique est jeté dans la fosse de la « haute trahison », son corps livré à la vindicte, son sang devenu licite.
L’association fustige l’impunité totale dont jouit cette machine répressive, nourrie par l’absence criante de responsabilité et d’enquêtes impartiales. Elle appelle le mouvement des droits à redoubler d’efforts face à la violence policière déchaînée contre les manifestants. Dans le même temps, la plus grande organisation droits humains du pays dénonce la chasse aux sorcières contre les activistes, traqués et jugés dans les wilayas, tandis que la répression s’abat sur les protestataires et que des milices de voyous sont lâchées sur les militants. La bande au pouvoir, non contente de son carnage, s’attaque aux familles des victimes de la répression, osant les punir pour avoir dénoncé la torture et exigé justice.
Et comment s’y prend-elle ? En fabriquant de toutes pièces des accusations grotesques, en convoquant les récalcitrants devant des tribunaux aux ordres, en les poursuivant pour des délits aussi absurdes qu’« insulte au despote Tebboune et sa clique » ou « outrage à fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions ». Des chefs d’accusation bidon, cousus de fil blanc, dont le seul but est de briser les manifestants pacifiques et de les ériger en épouvantails pour terroriser les autres. Une répression féroce, orchestrée par un régime qui ne recule devant rien pour protéger son règne de la honte.
