Le prix du baril de pétrole Brent de la mer du Nord a légèrement reculé mercredi, s’établissant à 68,35 dollars, soit une baisse de 12 cents, ou 0,18 %, après une progression de plus de 1 % la veille. Cette hausse précédente faisait suite aux attaques de drones ukrainiens sur des ports et raffineries russes, qui ont ravivé les inquiétudes quant à la stabilité de l’approvisionnement mondial en pétrole.
Le brut américain West Texas Intermediate (WTI) a également enregistré une légère baisse de 10 cents, à 64,42 dollars le baril. Selon des sources du secteur, la compagnie pétrolière russe Transneft a averti les producteurs qu’ils pourraient être contraints de réduire leur production à cause des dommages sur les infrastructures critiques.
Dans ce contexte, le président américain Donald Trump a exhorté les pays de l’OTAN, en particulier la Turquie, la Hongrie et la Slovaquie, à cesser d’importer du pétrole russe pour accentuer la pression sur Moscou. La Turquie, qui bénéficie de prix fortement décotés, est actuellement le troisième plus grand importateur mondial de pétrole russe, tandis que la Hongrie et la Slovaquie dépendent du pipeline Druzhba, rendant la diversification difficile mais pas impossible.
« La perte des exportations turques constituerait un problème majeur pour Moscou », explique Benjamin Hilgenstock, économiste senior basé à Kiev. « Cela obligerait la Russie à offrir des remises plus importantes à d’autres acheteurs pour réorienter ses volumes. » Cependant, la dépendance économique et industrielle de la Turquie au pétrole russe, ainsi que les intérêts raffinés en Europe, compliquent une telle transition.
La pression américaine s’étend également à la Chine, accusée de soutenir la machine de guerre russe, avec des propositions de tarifs douaniers massifs pouvant atteindre 50 à 100 %. Pékin a averti qu’une telle mesure entraînerait des contre-mesures. Les analystes estiment que l’Europe, fortement intégrée aux échanges commerciaux avec la Chine, pourrait être réticente à suivre ces mesures strictes.
Les acteurs du marché restent attentifs à la réunion de deux jours de la Réserve fédérale américaine. Une baisse attendue de 25 points de base des taux d’intérêt pourrait stimuler la croissance économique et la demande en carburant, ajoutant une variable supplémentaire à la dynamique déjà complexe des prix du pétrole.
Parallèlement, les discussions autour de l’élimination progressive des importations de combustibles fossiles russes par l’UE, fixée d’ici 2027, contribuent à renforcer la volatilité sur les marchés. Les pays importateurs de pétrole russe au sein de l’OTAN devront trouver un équilibre entre pression politique américaine, contraintes économiques et sécurité énergétique nationale.