Le Bangladesh tente de comprendre les causes d’un incendie spectaculaire qui a ravagé, samedi, le terminal de fret de l’aéroport international Hazrat Shahjalal de Dacca. Le sinistre, désormais maîtrisé, a provoqué des dégâts colossaux évalués à près d’un milliard de dollars et plonge le secteur textile bangladais dans l’inquiétude.
Le feu s’est déclaré samedi vers 14 heures, heure locale, dans l’un des principaux entrepôts du complexe de fret, avant de se propager rapidement à d’autres sections contenant des marchandises d’importation.
Selon le ministère de l’Aviation civile et du Tourisme, il a fallu près de sept heures à 28 unités de pompiers, appuyées par l’armée de l’air et le personnel aéroportuaire, pour venir à bout des flammes.
« L’incendie était d’une intensité exceptionnelle. La fumée noire a envahi la piste, obligeant à suspendre tous les vols », a déclaré SM Ragib Samad, directeur exécutif de l’aéroport.
Quatre vols ont dû être déroutés vers l’aéroport international Shah Amanat de Chittagong.
Le terminal incendié stockait des tissus, des produits pharmaceutiques, des équipements électroniques et des accessoires vestimentaires destinés à l’exportation.
L’Association des fabricants et exportateurs de vêtements du Bangladesh (BGMEA), qui représente le cœur du secteur textile national, estime que les pertes directes et indirectes pourraient atteindre un milliard de dollars.
« Toute la section des importations a été réduite en cendres. C’est une catastrophe logistique et économique majeure », a déploré Faisal Samad, directeur de la BGMEA.
Chaque jour, entre 200 et 250 usines exportent leurs produits par voie aérienne depuis Dacca. Le sinistre risque donc de désorganiser durablement la chaîne d’approvisionnement d’un secteur qui représente près de 80 % des exportations du pays.
Le Conseiller en chef du gouvernement intérimaire a annoncé l’ouverture d’une enquête « approfondie » pour déterminer l’origine de l’incendie, précisant que les services de sécurité examinent d’éventuels liens avec une série d’autres feux survenus récemment dans différentes régions du pays.
Le National Board of Revenue (NBR) procède parallèlement à une évaluation des pertes et à l’identification des entreprises concernées.
Le Bangladesh, deuxième exportateur mondial de vêtements derrière la Chine, voit son économie fragilisée par cet incident.
Pour un pays dont la prospérité dépend fortement des exportations textiles, cet incendie est un signal d’alarme sur la vulnérabilité de ses infrastructures logistiques.
Les experts appellent déjà à un renforcement des normes de sécurité et à la modernisation des terminaux de fret, souvent vétustes et surchargés.
Alors que les images du hangar calciné circulent sur les réseaux sociaux, les autorités tentent de rassurer :
« Les opérations aériennes ont repris, mais il faudra du temps pour mesurer pleinement l’impact de ce drame », a affirmé un responsable de l’aéroport.