Neuf ans. C’est le temps qu’il aura fallu à Manchester United pour briser la malédiction d’Anfield. Et c’est Harry Maguire, longtemps moqué, devenu sauveur, qui a offert à son club une victoire aussi rare que symbolique. Son but de la tête à la 84e minute a scellé un succès 2-1 face à Liverpool, dans un choc électrique où les Red Devils ont retrouvé fierté et caractère.
Dès la deuxième minute, Bryan Mbeumo donnait le ton : lancé par Amad Diallo, il mystifiait un Virgil van Dijk méconnaissable avant de tromper Mamardashvili d’un tir précis. Un coup de tonnerre qui glaça Anfield et mit immédiatement la pression sur les hommes d’Arne Slot.
Les champions en titre, déjà fragilisés par trois défaites consécutives, peinaient à trouver leurs repères. Leur jeu collectif, autrefois fluide, semblait désormais désarticulé. Florian Wirtz, pourtant recruté à prix d’or, restait sur le banc, tandis que Salah et Gakpo multipliaient les approximations.
Malgré une domination territoriale croissante, Liverpool manquait cruellement d’efficacité. Gakpo trouvait le poteau, Salah vendangeait, et la frustration montait dans les tribunes d’un Anfield incrédule.
À la 78e minute pourtant, l’espoir renaissait : un centre tendu de Federico Chiesa trouvait Gakpo, enfin réaliste, pour une égalisation logique. Mais l’euphorie fut de courte durée. Six minutes plus tard, sur un corner de Bruno Fernandes, Maguire surgissait, seul au second poteau, pour crucifier Liverpool d’une tête rageuse. Le défenseur anglais, souvent pointé du doigt ces dernières saisons, exultait.
United tenait enfin sa revanche. Une première victoire à Anfield depuis 2016, synonyme de libération collective. Amorim, sous pression depuis des semaines, peut souffler : son équipe vient d’enchaîner deux succès de rang, une première depuis son arrivée.
Côté Liverpool, c’est la désillusion totale. Quatre défaites consécutives, des recrues onéreuses inefficaces, une défense friable et un entraîneur qui cherche encore le bon équilibre. Les Reds pointent désormais à quatre longueurs d’Arsenal, et la crise couve.
Maguire, lui, savourait un moment d’émotion rare :« Cela a pris du temps pour venir ici et ramener trois points. Ce n’est pas juste une victoire, c’est un symbole », confiait-il à Sky Sports.
Face à la tempête, Van Dijk appelait à l’unité :« Nous devons rester soudés, joueurs et supporters. Les grandes équipes se révèlent dans les moments difficiles. »
Mais ce dimanche soir, sous les projecteurs d’un Anfield silencieux, c’est Manchester United qui a écrit l’histoire.