L’ancien président français Nicolas Sarkozy a commencé, mardi, à purger sa peine de cinq ans d’emprisonnement à Paris, à la suite de sa condamnation pour corruption le mois dernier.C’est la première fois, dans l’histoire moderne du pays, qu’un chef d’État est envoyé derrière les barreaux, marquant un tournant historique pour la République française.
Sous un ciel d’octobre bas et lourd, le 16ᵉ arrondissement de Paris s’est figé face à une scène inédite. Peu après 9 heures, Nicolas Sarkozy a quitté la Villa Montmorency, accompagné de son épouse Carla Bruni-Sarkozy.
Visiblement ému, mais déterminé, l’ancien président a salué la foule de partisans rassemblés devant la résidence, tandis que les premières notes de “La Marseillaise” s’élevaient au-dessus du cliquetis des caméras et des murmures des curieux.
Le convoi, étroitement escorté, a pris la direction de la prison de la Santé, dans le 14ᵉ arrondissement. À 9h43 précises, les lourdes portes du pénitencier se sont refermées sur celui qui dirigeait la France il y a encore une décennie.
Derrière les vitres teintées de sa berline, Sarkozy a esquissé un dernier geste de la main, salué par les cris de « Courage Nicolas ! » et les applaudissements de ses soutiens fidèles.
Âgé de 70 ans, Nicolas Sarkozy est désormais détenu dans le quartier d’isolement de la prison, dans une cellule d’une dizaine de mètres carrés équipée d’un lit, d’un bureau, d’une télévision, d’un petit réfrigérateur et d’une douche privative.
Deux officiers de sécurité présidentielle assurent sa protection 24 heures sur 24 — une mesure inédite dans l’histoire pénitentiaire française.
Selon son avocat, Me Christophe Ingrain :« Il en sortira plus fort. Il a prévu d’écrire et de se reconstruire. »
Parmi ses affaires personnelles, deux ouvrages l’accompagnent : Le Comte de Monte-Cristo et une biographie de Jésus.
Sur les réseaux sociaux, le hashtag #LibérezSarkozy rivalise avec #JusticePourTous, illustrant une France partagée entre loyauté et indignation.
Pour ses partisans, c’est une vengeance politique ; pour ses détracteurs, la victoire de la justice républicaine.
« Un président en prison, c’est la preuve que la justice est indépendante », affirme un passant.
« C’est un procès-spectacle, une humiliation nationale », rétorque Geoffroy Didier (LR).
Malgré l’épreuve, Nicolas Sarkozy demeure combatif.Il a interjeté appel et demandé une libération conditionnelle, dans l’attente d’une décision judiciaire prévue avant mars 2026.
Selon un proche, il aurait confié :« Ils veulent me faire disparaître, mais tout cela va m’aider à renaître. »
Dans le silence austère de sa cellule, l’ancien président médite peut-être sur les mots qu’il prononça jadis à l’Élysée : « Ma vie est un roman. Et la fin n’est pas encore écrite. »


























