En République islamique du Tadjikistan, en Asie centrale, des élections législatives ont eu lieu dimanche, critiquées par les observateurs internationaux des élections.
Quelque 4,9 millions d’habitants de l’ex-République soviétique, dirigée de plein fouet par le président Emomali Rachmon, ont été appelés à nommer 63 députés pour les cinq prochaines années.
Des experts de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont noté avant le scrutin que le « respect des libertés fondamentales » dans le pays avait continué de baisser. Il n’y a pas de véritable opposition ni de médias indépendants. La commission électorale centrale de Douchanbé, la capitale, a annoncé que le taux de participation était de plus de 75 pour cent des heures avant la fermeture des bureaux de vote.
Dans le pays montagneux de la frontière avec l’Afghanistan, tout le pouvoir appartient au président Rachmon, qui règne depuis plus de 25 ans. De nombreux militants de l’opposition et des droits de l’homme sont en prison au Tadjikistan.
Selon la commission électorale centrale, 75% des 4,7 millions d’électeurs éligibles avaient déjà voté Une nette victoire était attendue du Parti populaire démocratique de Rachmon, qui détient 51 des 63 sièges du Parlement actuel. La plupart des autres partis approuvés, y compris le Parti agraire et les socialistes, sont considérés comme des alliés proches de Rachmon. La seule véritable opposition est le Parti social-démocrate, qui n’a jusqu’à présent jamais pu entrer au Parlement.
Depuis l’interdiction de la renaissance du Tadjikistan il y a trois ans, Rachmon a réussi à étendre encore son pouvoir. Le résultat d’un référendum de 2016 lui permet théoriquement de rester chef de l’État jusqu’à la fin de sa vie. Cependant, les experts supposent que son fils Rustam Emomali, actuellement maire de Douchanbé, pourrait bientôt remplacer l’homme de 67 ans.
Le Tadjikistan a longtemps été considéré comme le plus pauvre des États postsoviétiques. Cependant, le taux de pauvreté a diminué au cours des 20 dernières années, en 2017 il était encore de 29%. Des centaines de milliers de Tadjiks vivent et travaillent en Russie. Des bureaux de vote ont donc été installés à Moscou et à Saint-Pétersbourg.