Une enquête secrète a révélé un scandale de corruption d’une ampleur exceptionnelle, impliquant Saifuzzaman Chowdhury, ancien ministre bangladais des Terres. Malgré un salaire officiel modeste, Chowdhury a accumulé un empire immobilier de 500 millions de dollars, défiant les lois strictes sur les devises au Bangladesh et les réglementations interdisant aux ministres de bénéficier d’entreprises privées. Comment un homme en apparence ordinaire a-t-il réussi à s’enrichir au détriment de l’État ?
Chowdhury, ancien proche de la Première ministre déchue Sheikh Hasina, a acquis plus de 360 propriétés de luxe au Royaume-Uni, évaluées à 250 millions de dollars. Ses investissements ne se limitent pas à cette seule nation, s’étendant également à Dubaï, New York, Singapour et la Malaisie. Le timing de ses achats coïncide avec sa nomination ministérielle en 2019, soulevant des questions sur l’origine de ses fonds.
Chowdhury se vante de ses relations politiques, insinuant que sa proximité avec Hasina lui a permis d’agir sans crainte de répercussions. Cette arrogance apparente est d’autant plus préoccupante que le gouvernement intérimaire du Bangladesh enquête sur ses activités, gelant ses comptes bancaires et plaçant sous contrôle gouvernemental l’United Commercial Bank Ltd., liée à sa famille.
L’enquête a mis en lumière une frénésie d’acquisitions immobilières débutée en 2017, avec une accélération manifeste après l’entrée de Chowdhury au cabinet. De 2019 à 2022, il a acquis au moins 280 propriétés au Royaume-Uni, et les sources de financement de ces transactions demeurent floues. Les sociétés créées par Chowdhury affichent souvent des profils financiers suspects, avec des capitalisations initiales minimales suivies d’achats immobiliers exorbitants.
La Commission anti-corruption du Bangladesh (ACC) a ouvert une enquête sur ces acquisitions, cherchant à établir un lien entre ses biens et d’éventuels actifs illégaux. Chowdhury prétend que sa richesse provient d’entreprises légitimes, mais les incohérences dans ses déclarations et l’opacité de ses finances jettent une ombre sur sa défense.
Le cas de Chowdhury n’est pas isolé. Son frère, Anisuzzaman Ronny, a également vu ses actifs immobiliers croître de manière exponentielle au Royaume-Uni. Ensemble, ils possèdent un portefeuille considérable, souvent via des sociétés à faible capitalisation et à revenus non déclarés. Leurs sociétés, comme Bitcom Real Estate Ltd. et Ronny 42 Ltd., semblent agir comme des façades pour dissimuler des richesses d’origine douteuse.
Les liens entre ces entreprises et des transactions douteuses soulèvent de sérieuses questions sur la manière dont les fonds ont été obtenus et utilisés. Des prêts exorbitants accordés à des sociétés apparemment fictives révèlent un système de favoritisme politique et de corruption profondément enraciné au sein de la United Commercial Bank, où la famille Chowdhury détenait de nombreuses positions clés .
Le scandale impliquant Saifuzzaman Chowdhury met en lumière non seulement l’ampleur de la corruption au sein du gouvernement bangladais, mais aussi les difficultés rencontrées en matière de transparence et de responsabilité dans la gestion des finances publiques. Ce cas illustre la nécessité d’une réforme systématique du cadre judiciaire et des institutions financières, afin de restaurer la confiance du public