La récente décision de Berlin de fermer les consulats iraniens en Allemagne, tout en autorisant uniquement l’ambassade à continuer ses activités, illustre la dégradation marquée des relations germano-iraniennes. Cette mesure, prise le 30 octobre par le ministère allemand des Affaires étrangères, fait suite à l’exécution de Jamshid Sharmahd, un citoyen germano-iranien accusé par Téhéran d’actes terroristes. Cette exécution a provoqué une onde de choc à Berlin, où elle est perçue comme une violation inacceptable des droits d’un de ses ressortissants, en dépit de sa double nationalité.
En réponse à cette sanction diplomatique, l’Iran a rapidement convoqué le chargé d’affaires allemand, marquant sa désapprobation et intensifiant la crise. Ce rappel illustre les tensions croissantes entre les deux pays, pour lesquels les divergences politiques et idéologiques viennent encore accentuer la fracture. Annalena Baerbock, ministre allemande des Affaires étrangères, a été claire dans sa condamnation en affirmant que Berlin avait plusieurs fois averti Téhéran qu’une telle exécution aurait des conséquences graves. Elle a rappelé que la vie d’un citoyen allemand devait être respectée, indépendamment des accusations portées.
Les autorités iraniennes, justifiant l’exécution de Sharmahd, ont maintenu que ce dernier était impliqué dans des activités terroristes ayant coûté la vie à de nombreux civils. Cependant, les répercussions de cette exécution dépassent la simple relation entre Berlin et Téhéran. Dans un contexte où les relations de l’Iran avec l’Occident sont déjà tendues, Annalena Baerbock a demandé à l’Union européenne d’inscrire le Corps des Gardiens de la révolution islamique d’Iran (IRGC) sur sa liste des organisations terroristes. Une telle décision serait un coup diplomatique majeur pour Téhéran, qui verrait alors son isolement international s’accentuer.
En rappelant son ambassadeur et en fermant les consulats iraniens à Francfort, Munich et Hambourg, Berlin envoie un signal fort sur sa position : la défense des droits humains et la protection de ses ressortissants sont des priorités. La déclaration de Baerbock résonne comme un avertissement sérieux pour Téhéran, mais aussi comme un appel à une prise de position ferme au sein de l’Union européenne face aux actions de la République islamique.