Une fois de plus, Cuba se retrouve dans l’obscurité totale alors que l’ouragan Rafael provoque un effondrement du système d’alimentation électrique, le second en deux semaines, révélant les failles critiques des infrastructures du pays. Cette tempête de catégorie 3, avec des vents violents atteignant 185 km/h, a dévasté les terres agricoles dans l’ouest de l’île, , mettant en évidence un système énergétique fragile et une incapacité chronique des autorités à anticiper et gérer les catastrophes naturelles. «Les vents violents provoqués par l’ouragan Rafael ont coupé le système électrique national », a déclaré la compagnie nationale d’électricité.
À La Havane, les pluies intenses du 6 novembre ont transformé les rues en torrents, bloquant toute activité dans la capitale. Des quartiers entiers sont restés plongés dans le noir pendant des heures, voire des jours, contraignant les habitants à improviser pour gérer les coupures prolongées. Dans les régions d’Artemisa et de Pinar del Río, les célèbres plantations de tabac, cruciales pour l’économie cubaine, ont également subi de lourds dégâts malgré des récoltes précipitées pour limiter les pertes.
Le ministre de l’Agriculture, Ydael Perez Brito, a annoncé des mesures d’urgence pour minimiser les pertes agricoles, mais celles-ci semblent insuffisantes face à l’ampleur des destructions. Cette nouvelle crise alimente un scepticisme croissant chez les Cubains, de plus en plus critiques envers un gouvernement jugé incapable de moderniser les infrastructures énergétiques ou d’anticiper les coupures de grande ampleur. Bien que l’administration de Miguel Diaz-Canel ait mobilisé l’armée pour les secours d’urgence, cette réponse est perçue comme largement insuffisante par une population déjà éprouvée.
Le système énergétique cubain, affaibli par des années de dépendance vis-à-vis d’alliés en difficulté comme le Venezuela, montre aujourd’hui toute son obsolescence. Les coupures fréquentes dues à la vétusté des centrales thermoélectriques rendent le quotidien des Cubains de plus en plus difficile. En cette saison d’ouragans exceptionnellement active, le pays subit une pression constante qui met à l’épreuve la résilience de ses habitants.
Alors que l’ouragan Rafael, 17e tempête de l’année et 11e ouragan de la saison, s’éloigne vers le golfe du Mexique, il laisse derrière lui un Cuba éprouvé et des infrastructures toujours plus fragiles. Pour de nombreux Cubains, l’avenir reste incertain, et la confiance envers les autorités pour faire face aux futures crises climatiques s’effrite davantage.