La tombe de Jean-Marie Le Pen, inhumé le 11 janvier au cimetière de La Trinité-sur-Mer (Morbihan) après son décès survenu le 7 janvier à l’âge de 96 ans, a été dégradée dans la nuit du 30 au 31 janvier. Cet acte, qui a suscité une vive émotion au sein de sa famille, du Rassemblement national et du monde politique, fait actuellement l’objet d’une enquête.
Selon les premières constatations de la gendarmerie, la pierre centrale de la tombe a été fendue, la croix brisée, et plusieurs plaques en hommage à l’ancien chef du Front national et à ses parents, inhumés dans le même caveau, ont été renversées. Les enquêteurs estiment que la tombe aurait été attaquée par des coups de masse durant la nuit.
Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a immédiatement condamné ces actes, déclarés sur le réseau social X :
« La dégradation de la tombe de la famille Le Pen à la Trinité est une abjection absolue. Le respect des morts est ce qui distingue la civilisation de la barbarie. »
Jordan Bardella, président du Rassemblement national, a également réagi vivement : »La profanation de la tombe de Jean-Marie Le Pen est un acte inqualifiable, commis par ceux qui ne respectent ni les vivants ni les morts. La morale la plus universelle réprouve déjà ses auteurs : je souhaite qu’ils soient retrouvés et sévèrement punis par la justice. »
L’annonce de la profanation a provoqué une profonde indignation parmi les proches du défunt. Marie-Caroline Le Pen, l’une des filles de Jean-Marie Le Pen, a partagé une photo du caveau endommagé sur X, accompagnée du message : »Pas de mot pour qualifier les individus qui s’attaquent à ce qu’il ya de plus sacré. Ceux qui s’attaquent aux morts sont capables du pire contre les vivants. »
Marion Maréchal, petite-fille de l’ancien leader d’extrême droite, a également exprimé sa colère :
« Vous avez détruit la tombe de nos ancêtres. Vous pensez peut-être nous briser le cœur, nous intimider, nous décourager ? »
Le parquet de Lorient a immédiatement ouvert une enquête, confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie de Lorient. Une équipe de gendarmes a été dépêchée sur place afin d’effectuer les premières constatations, tandis qu’un périmètre de sécurité a été établi autour du caveau.
La préfecture du Morbihan a annoncé que, compte tenu de la sensibilité politique de la situation, la surveillance du cimetière serait réactivée. Une première mesure de sécurité avait été mise en place 48 heures avant et 72 heures après les obsèques de Jean-Marie Le Pen, mais avait ensuite été levée.
Alors que les enquêtes se poursuivent, le gouvernement et la famille Le Pen réclament des sanctions exemplaires contre les auteurs de cet acte. L’affaire devrait relancer le débat sur la protection des lieux de sépulture et les peines encouragées en cas de profanation.
D’après le code pénal français, la violation ou la dégradation d’une sépulture est passible de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende . Une peine qui pourrait être alourdie si des motivations idéologiques étaient établies.
D’ici là, la famille Le Pen et ses soutiens appellent à une restauration rapide de la tombe et au respect des morts, quelles que soient les opinions politiques.