L’ambassadeur d’Espagne en Belgique, Alberto Anton, a été démis de ses fonctions par le ministre des Affaires étrangères José Manuel Albares après un incident embarrassant survenu lors d’une réunion des ambassadeurs à Madrid. Au cours de cette conférence, où Albares prenait la parole pendant plus d’une heure, Anton a été filmé en train de s’endormir, une scène qui a rapidement circulé sur Internet. La vidéo, qui a choqué l’opinion publique, a poussé le ministre à agir sans délai en mettant fin aux fonctions de l’ambassadeur. Cette décision intervient dans un contexte où Albares, surnommé « Napoleonchu » en raison de son style de gestion autoritaire, n’hésite pas à renvoyer les fonctionnaires qu’il juge indisciplinés ou incompétents.
Ce renvoi a mis en lumière la manière ferme et sans compromis d’Albares pour gérer le ministère des Affaires étrangères. Il est reconnu pour son intransigeance envers les erreurs de ses employés, allant parfois jusqu’à écarter des ambassadeurs pour des fautes de comportement ou des actions considérées comme contraires à la politique gouvernementale. À titre d’exemple, l’ambassadeur en Croatie avait été renvoyé après avoir rédigé un article soutenant le rôle du roi Felipe VI dans la politique étrangère, un acte jugé incompatible avec la ligne officielle du gouvernement. De plus, après le décès de la reine Elizabeth II, Albares avait imposé une interdiction de tout commentaire sur l’événement parmi les diplomates espagnols, soulignant ainsi son autorité sur la gestion de la communication extérieure.
Le licenciement d’Anton a provoqué une réaction de l’Association des diplomates espagnols, qui a adressé une lettre ouverte à Albares. L’association a exprimé son mécontentement et a demandé plus de transparence et de justice dans les procédures de nomination des diplomates. Selon elle, la gestion des ressources humaines au sein du ministère des Affaires étrangères devrait être fondée sur des critères de compétence et de mérite, et non sur la loyauté aveugle envers le gouvernement et la stricte conformité à ses directives.
Ce renvoi, bien que largement médiatisé, n’est qu’un exemple parmi d’autres des méthodes de gestion autoritaires d’Albares. Il a procédé à d’autres renvois au sein de son ministère, parfois pour des fautes mineures ou des divergences d’opinion avec la ligne politique de Madrid. Cette approche, perçue comme rigide, est également vue par certains comme une tentative de rétablir l’ordre dans une diplomatie espagnole parfois jugée trop laxiste.
Ce qui soulève en général, des questions sur l’équilibre à trouver entre l’autorité et la transparence dans l’administration des affaires étrangères. Alors que le ministre semble plus que jamais déterminé à imposer ses règles, cette stratégie pourrait peut-être nuire à l’image de l’Espagne à l’international, notamment dans ses relations avec d’autres pays où la diplomatie et le dialogue sont des valeurs primordiales. L’incident a d’ores et déjà mis en lumière un climat de travail qui pourrait se durcir, et une nouvelle fois, cela pourrait rendre plus difficiles les relations diplomatiques à venir.