Le président américain Donald Trump a intensifié sa rhétorique contre son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le qualifiant de « dictateur sans élections » et l’accusant de dépendre excessivement de l’aide militaire américaine. Cette nouvelle escalade verbale intervient alors que Washington cherche à mettre fin au conflit entre l’Ukraine et la Russie.
Dans une publication sur sa plateforme Truth Social, Trump a déclaré que Zelensky profitait du « train de vie » financé par les contribuables américains tout en menant une guerre qui aurait dû, selon lui, être évitée. « Pensez-y, un comédien à succès modeste, Volodymyr Zelensky, a convaincu les États-Unis de dépenser 350 milliards de dollars pour une guerre qu’il ne pouvait pas gagner et qui n’avait jamais besoin de commencer », a-t-il écrit.
Trump a insinué que le président ukrainien avait des motifs cachés en insistant pour que l’Ukraine continue à se battre. « Zelensky veut probablement que le ‘train de la sauce’ continue de tourner », une expression qui laisse entendre que l’Ukraine profite indûment des fonds américains.
Lors d’un sommet sur l’investissement à Miami, Trump a réitéré ses critiques en affirmant que Zelensky avait « fait un travail terrible » et que « des millions de personnes sont mortes inutilement » à cause de ses décisions.
« Un dictateur sans élections. Zelensky ferait mieux d’agir vite, sinon il n’aura plus de pays », a-t-il ajouté, suggérant que l’Ukraine était en train de perdre la guerre. Trump a ensuite prétendu que son administration était en train de négocier « avec succès » la fin de la guerre avec la Russie.
Les propos de Trump ont suscité une vague d’indignation, notamment en Europe. Le chancelier allemand Olaf Scholz a rapidement réagi, affirmant que Zelensky restait un dirigeant légitime et que l’impossibilité d’organiser des élections en temps de guerre était conforme à la Constitution ukrainienne.
« Il est tout simplement erroné et dangereux de nier la légitimité démocratique du président Zelensky », a déclaré Scholz.
Zelensky lui-même a réagi sur les réseaux sociaux, avertissant contre toute confiance envers Vladimir Poutine et soulignant l’importance d’un front uni entre l’Europe et les États-Unis contre l’agression russe. « Nous ne pouvons pas permettre à Poutine de tromper à nouveau tout le monde », a-t-il écrit.
Cette controverse intervient alors que des discussions entre les États-Unis et la Russie ont récemment eu lieu en Arabie saoudite. La posture de Trump, qui s’est de plus en plus rapproché de Poutine, inquiète les alliés européens et affaiblit potentiellement la position négociatrice occidentale.
Avec le troisième anniversaire de la guerre en Ukraine approchant, aucune solution claire ne semble en vue. L’administration Biden continue de soutenir l’Ukraine, tandis que Trump, candidat républicain à la présidentielle de 2024, préconise une approche différente, souvent perçue comme favorable à la Russie.
Les tensions entre Trump et Zelensky, qui datent de la première destitution de l’ancien président américain en 2019 pour une affaire de chantage liée à l’Ukraine, semblent aujourd’hui atteindre un nouveau sommet. L’avenir des relations américano-ukrainiennes pourrait dépendre du résultat de l’élection présidentielle de novembre 2024.