Le 27 avril 2025, l’armée pakistanaise a neutralisé 54 militants talibans pakistanais, désignés comme « Khwarij », lors d’une opération d’envergure près du Waziristan du Nord, à la frontière avec l’Afghanistan. Selon les autorités, ces insurgés tentaient de s’infiltrer pour perpétrer des attaques d’ampleur sur le sol pakistanais. Cette opération, l’une des plus meurtrières de ces dernières années, met en lumière les défis persistants du Pakistan face à la menace terroriste.
Les combats ont eu lieu dans le Waziristan du Nord, une zone montagneuse et frontalière, historiquement un bastion des talibans pakistanais (TTP). Depuis la prise de pouvoir des talibans afghans en août 2021, cette région est devenue un refuge pour les groupes extrémistes opérant de part et d’autre de la frontière. Grâce à des renseignements précis, les forces pakistanaises ont intercepté les militants avant qu’ils ne puissent pénétrer plus loin, évitant ainsi des attaques potentielles contre des cibles civiles ou militaires.
Le ministre de l’Intérieur, Mohsin Naqvi, a salué l’efficacité des forces de sécurité, notant qu’il s’agit de la plus importante élimination de militants en une seule journée dans l’histoire récente du pays. Il a également suggéré que des « maîtres étrangers » auraient orchestré l’opération, sans toutefois nommer d’État ou d’acteur spécifique, une rhétorique qui reflète les tensions géopolitiques régionales.
Cet incident s’inscrit dans un climat d’instabilité croissante. Le Pakistan fait face à une recrudescence des attaques des talibans pakistanais, qui ciblent régulièrement les forces de sécurité et les infrastructures. Parallèlement, la province du Baloutchistan, au sud-ouest, est en proie à une insurrection séparatiste. Le mois dernier, une attaque contre un train dans cette région a coûté la vie à 30 otages, exacerbant les défis sécuritaires du pays.
Sur le plan diplomatique, les relations avec l’Inde restent tendues. Le Pakistan a accusé New Delhi d’instrumentaliser une récente attaque au Cachemire pour détourner l’attention des troubles à la frontière afghane. Le ministre de l’Information, Attaullah Tatar, a dénoncé ces allégations comme une tentative de l’Inde pour éviter les critiques internationales. Ces accusations mutuelles compliquent davantage la coopération régionale contre le terrorisme.
La frontière afghano-pakistanaise, longue de 2 600 km et mal contrôlée, demeure une source majeure d’instabilité. Les talibans afghans, au pouvoir à Kaboul, n’ont pas réussi à empêcher les groupes comme le TTP d’utiliser leur territoire comme base arrière. Cette situation alimente les tensions entre Islamabad et Kaboul, le Pakistan reprochant à l’Afghanistan son incapacité à contenir les militants.