En pleine visite officielle au Moyen-Orient, Donald Trump a surpris la scène internationale en annonçant la levée des sanctions américaines contre la Syrie, depuis Riyad, le 13 mai 2025. Cette décision marque une étape importante dans la politique étrangère américaine et intervient dans le cadre de sa tournée diplomatique, qui est aussi une tentative de sécuriser des investissements massifs pour l’économie américaine. Le gouvernement syrien a immédiatement salué cette annonce comme un « tournant décisif », donnant ainsi l’espoir d’une possible reconstruction après plus de 14 ans de guerre civile.
Lors d’un discours prononcé devant des responsables saoudiens et américains au Centre de conférences du roi Abdel Aziz, Trump a déclaré : « Je vais ordonner l’arrêt des sanctions contre la Syrie pour leur donner une chance de grandeur. » Cette annonce a été motivée par des pressions du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, hôte de la visite, qui a joué un rôle central dans la réorientation de la politique américaine vis-à-vis de la Syrie. Trump a affirmé que la levée des sanctions devait permettre à la Syrie de se remettre sur la voie de la reconstruction, un processus entravé par des années de guerre.
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a salué cette annonce comme un moment crucial pour le pays, soulignant que la Syrie se dirigeait désormais « vers un avenir de stabilité, d’autosuffisance et de véritable reconstruction après des années de guerre destructrice ». Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a également salué cette initiative, estimant qu’elle « aidera le peuple syrien à se relever après plus d’une décennie de conflit ».
La décision de Trump intervient après des années de sanctions renforcées, mises en place sous l’administration de son prédécesseur, notamment en raison de la répression brutale du régime de Bachar al-Assad contre les manifestations pacifiques en 2011. Ces sanctions ont affecté de nombreux secteurs de l’économie syrienne, exacerbant la crise humanitaire dans le pays.
L’annonce de Trump a également fait écho à la politique de normalisation des relations avec certains régimes du Moyen-Orient, soutenue par l’Arabie saoudite. En marge de sa visite, Trump a annoncé sa rencontre avec le président syrien par intérim, Ahmed al-Charaa, prévue pour le lendemain. Cette rencontre pourrait ouvrir la voie à une nouvelle dynamique diplomatique, malgré les réticences exprimées par Israël, qui continue de mener des frappes militaires contre les positions en Syrie, notamment contre les anciennes forces du régime d’Assad.
Le changement dans la politique américaine pourrait avoir des répercussions sur l’équilibre géopolitique dans la région. Bien que Trump ait évoqué une stratégie de « pression maximale » envers l’Iran, ce tournant vers la Syrie pourrait contribuer à modifier les lignes de fracture au Moyen-Orient. Les relations entre Israël et la Syrie, toujours tendues, pourraient en effet se réajuster dans le cadre des efforts de normalisation.
En parallèle, l’Arabie saoudite, grande alliée des États-Unis, a renforcé ses liens économiques et stratégiques avec Washington, en particulier à travers un partenariat de plus de 600 milliards de dollars, incluant des contrats d’armement et des investissements dans des secteurs clés tels que l’énergie et la technologie.
Les autorités syriennes, désormais dirigées par Ahmed al-Charaa, élu président par intérim après la chute de Bachar al-Assad, ont multiplié leurs efforts diplomatiques pour obtenir l’allègement des sanctions. Bien que l’Union européenne et le Canada aient déjà assoupli certaines mesures, les États-Unis ont été plus réticents, exigeant des garanties sur le respect des droits humains et la protection des minorités. La situation sur le terrain reste tendue, avec plusieurs attaques meurtrières récentes ciblant des groupes minoritaires, notamment les alaouites et les druzes, ce qui continue de susciter des inquiétudes quant à la stabilité du pays.