Dans un contexte diplomatique tendu, le président américain multiplie les appels au dialogue, tout en s’en remettant à la médiation qatarie pour sortir de l’impasse nucléaire avec Téhéran.
Le président américain Donald Trump a exprimé, mercredi 14 mai, son espoir de voir le Qatar jouer un rôle clé dans la médiation entre Washington et Téhéran, dans le cadre des négociations en cours visant à conclure un nouvel accord sur le programme nucléaire iranien. Lors d’un dîner officiel à Doha, en présence de l’émir Tamim bin Hamad al-Thani, Trump a tenu un discours à la fois diplomatique et pressant, qualifiant la situation actuelle de « périlleuse ».
« J’espère que vous pourrez m’aider à résoudre cette situation avec l’Iran », a déclaré Trump, s’adressant directement à l’émir qatari. « Nous voulons faire ce qui est juste », a-t-il poursuivi, saluant les efforts du Qatar dans ce dossier particulièrement sensible. Le président américain a également souligné l’importance du respect dont jouit le dirigeant qatari auprès de l’Iran : « Ils l’écoutent. Ils le respectent. C’est une grande faveur qu’il leur rend. »
Cette intervention intervient alors que les négociations, relancées récemment sous médiation omanaise, semblent piétiner malgré un quatrième cycle de discussions tenu à Mascate. L’ancien locataire de la Maison Blanche a prévenu que le temps jouait contre toute issue pacifique, estimant qu’un accord pourrait « potentiellement sauver des millions de vies ».
Trump a tenu à se démarquer des faucons de son entourage en se présentant comme un partisan du dialogue : « Beaucoup aimeraient que je sois plus dur. Mais si l’on peut éviter ce chemin, ce serait une excellente chose. Je sais que l’Iran a un véritable ami ici. »
Ce regain d’optimisme tranche avec la stratégie dure que Trump avait lui-même adoptée lors de son premier mandat. En 2018, il avait unilatéralement retiré les États-Unis du Plan d’action global commun (PAGC), l’accord nucléaire multilatéral signé en 2015, qualifiant alors le texte de « désastreux ». Ce retrait avait entraîné une escalade des tensions, marquée par une série de sanctions économiques étouffantes contre l’Iran, et par une montée du nationalisme nucléaire à Téhéran.
En réaction, l’Iran avait progressivement rompu avec plusieurs de ses engagements, dénonçant l’inaction des signataires européens face aux sanctions américaines. Le dialogue avait été rompu pendant plusieurs années, avant de reprendre sous l’égide de Mascate et, désormais, avec l’appui apparent du Qatar.
À l’heure où les tensions régionales restent vives et où les ambitions nucléaires de l’Iran inquiètent de nouveau les chancelleries occidentales, la déclaration de Trump semble marquer un tournant dans sa stratégie. Reste à savoir si cette ouverture diplomatique, impulsée par un acteur du Golfe traditionnellement en bons termes avec Téhéran, sera suffisante pour reconstruire la confiance nécessaire à un nouvel accord.