Zahedan, 26 juillet 2025 – Un attentat sanglant a secoué la ville de Zahedan, dans le sud-est de l’Iran, où un tribunal a été pris pour cible par un groupe armé. L’attaque, survenue dans la matinée, a fait au moins cinq morts, dont une femme et un enfant, et treize blessés selon les médias officiels iraniens. Trois des assaillants ont été tués lors de l’intervention des forces de sécurité.
L’opération a été revendiquée par le groupe djihadiste sunnite Jaish al-Zulm (ou Jaish al-Adl), via un message diffusé sur Telegram. Les assaillants ont lancé plusieurs grenades avant de pénétrer dans le bâtiment du tribunal. Des échanges de tirs nourris ont eu lieu dans l’enceinte du complexe judiciaire. Des membres du personnel judiciaire ainsi que des policiers figurent parmi les victimes.
Selon le Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI), la situation a été rapidement maîtrisée et les lieux sécurisés. « Trois terroristes ont été neutralisés et les opérations de ratissage se poursuivent », a déclaré un porte-parole des Gardiens.
Située à la frontière du Pakistan et de l’Afghanistan, la province du Sistan-Baloutchistan est depuis longtemps le théâtre de violences récurrentes. Cette zone majoritairement peuplée par la minorité sunnite baloutche est l’une des plus pauvres d’Iran. Les populations locales dénoncent depuis des décennies la discrimination systémique, la répression politique et l’exclusion économique orchestrées par le pouvoir central de Téhéran.
Le groupe Jaish al-Zulm, considéré comme terroriste par les autorités iraniennes, mène depuis plusieurs années des attaques ciblées contre les institutions de l’État, accusant la République islamique d’opprimer les sunnites baloutches. Les autorités iraniennes soutiennent que le groupe est soutenu de manière indirecte par des puissances étrangères et accusent régulièrement les services de renseignement occidentaux, pakistanais ou israéliens de manipulation.
Cet attentat intervient dans un climat régional tendu. La multiplication des incidents frontaliers, l’augmentation des trafics transnationaux, et la montée en puissance de groupes armés dans cette région frontalière contribuent à une instabilité persistante. Téhéran a récemment renforcé le déploiement militaire dans la province, sans parvenir à contenir totalement les infiltrations armées.
Alors que les autorités affirment avoir rétabli l’ordre à Zahedan, les habitants expriment leur inquiétude quant à de possibles représailles ou à un durcissement de la répression. Dans un communiqué, plusieurs ONG de défense des droits humains ont appelé le gouvernement iranien à éviter les arrestations arbitraires massives et à garantir la sécurité des civils.