Le président américain Donald Trump est arrivé ce vendredi 25 juillet en Écosse pour une visite privée de quatre jours, centrée sur ses célèbres parcours de golf de Turnberry et de l’Aberdeenshire. Mais ce séjour, loin d’être une simple escapade, mobilise un dispositif sécuritaire d’une ampleur inédite depuis le décès de la reine Elizabeth II en 2022.
Près de 5 000 agents de police, renforcés par des équipes venues de tout le Royaume-Uni, patrouillent dans les rues, autour des golfs et dans les zones stratégiques. Le complexe de Turnberry, propriété de Trump, s’est transformé en véritable forteresse : une clôture métallique de 3 mètres de haut entoure le site, des points de contrôle routiers stricts sont en place, l’espace aérien est limité et des tireurs d’élite occupent des positions élevées. Le chef des opérations a rappelé que la récente tentative d’assassinat contre Trump aux États-Unis impose des mesures de sécurité « exceptionnelles et adaptées au risque ».
Les habitants de Turnberry, village d’environ 200 personnes, assistent depuis plusieurs jours à un ballet incessant de camions militaires, de patrouilles de services secrets et de contrôles rigoureux. Sur le parcours de golf, des policiers en buggy surveillent les golfeurs, tandis que des manifestations sont annoncées dans plusieurs villes d’Écosse, notamment Édimbourg, Aberdeen et Dumfries. Le collectif Stop Trump Scotland appelle à des rassemblements pour « montrer au président ce que pense réellement l’Écosse de lui ».
Cette opération, la plus coûteuse et la plus vaste depuis plusieurs années, suscite de vives inquiétudes parmi les syndicats policiers. David Kennedy, secrétaire général du Scottish Police Federation, dénonce la surcharge de travail : « Nos agents enchaînent les journées de 12 heures, et les communautés les plus vulnérables seront laissées sans protection adéquate. Nous ne sommes pas contre la venue du président, mais pas au prix d’un service de police épuisé et à bout de forces. »
Sur le plan politique, Donald Trump doit rencontrer lundi le Premier ministre britannique Keir Starmer, qu’il a qualifié d’« homme bien », ainsi que le Premier ministre écossais John Swinney, avec qui il discutera des relations commerciales et de la situation à Gaza. Trump a par ailleurs rendu hommage à Sean Connery, affirmant que l’acteur l’avait aidé à obtenir les permis pour son nouveau parcours de golf à Menie, dans l’Aberdeenshire.
Toujours aussi virulent, Trump a profité de son arrivée pour critiquer vivement les éoliennes, qu’il a qualifiées de « moulins à vent » détruisant paysages et écosystèmes, ainsi que la politique migratoire européenne, qu’il a décrite comme une « invasion » menaçant la survie du continent. De son côté, la chancelière Rachel Reeves a estimé que la visite américaine était dans « l’intérêt national », saluant l’accord commercial historique conclu par le Premier ministre Starmer, dont bénéficient notamment les industries du whisky écossais et de la défense.
John Swinney a insisté sur l’importance de la rencontre pour « parler essentiellement au nom de l’Écosse » sur les enjeux commerciaux et le renforcement des liens économiques avec les États-Unis, tout en appelant à ce que les manifestations se déroulent « pacifiquement et dans le respect de la loi ».
La visite de Trump en Écosse n’est pas un hasard. Sa mère, Mary Anne MacLeod, née en 1912 sur l’île de Lewis dans les Hébrides extérieures, est un lien familial fort avec ce pays. Ce retour intervient avant une visite d’État officielle prévue du 17 au 19 septembre, durant laquelle le président et la première dame Melania Trump seront reçus par le roi Charles au château de Windsor.