Le coronavirus n’arrête pas la guerre, le pays risque la catastrophe sanitaire
le secrétaire de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit préoccupé par la menace que le coronavirus pourrait représenter en Libye et a appelé les deux parties à unir leurs forces pour surmonter la menace de la pandémie et garantir un accès total à la l’aide humanitaire. La Mission des Nations Unies en Libye (MANUL) a également apprécié l’engagement des deux parties et a exprimé dans un tweet l’espoir que cette pause humanitaire pourrait conduire à l’approbation de Tripoli et Tobrouk du projet d’accord de cessez-le-feu facilité par l’ONU.
Parallèlement, le chargé d’affaires de l’ambassade de la République populaire de Chine (RPC) en Libye a déclaré que le gouvernement de Pékin évaluait la demande d’aide de Tripoli pour la lutte contre le coronavirus qui a engagé les responsables diplomatiques des deux pays. La RPC a déjà fourni du matériel pour des tests de diagnostic à de nombreux pays africains, y compris la Libye, qui a toutefois été invitée à faire preuve d’honnêteté.
Des milices de l’Armée nationale libyenne (LNA) ont lancé une attaque au missile le 22 mars contre le gouvernement de l’Accord national de Tripoli (GNA) à Ain Zara, au sud de la capitale, dans laquelle un homme est décédé et deux enfants ont été blessés. Entre-temps, des mesures préventives ont été prises par les gouvernements belligérants de Tripoli et Tobrouk contre la propagation du coronavirus.
Le bombardement est intervenu de façon inattendue puisque le 21 mars les forces armées de l’ANL, dirigées par le général Khalifa Haftar, ont accepté l’appel à un cessez-le-feu de l’ONU et des pays européens, compte tenu de la propagation du coronavirus. A cette occasion, le porte-parole de l’ANL, Ahmed Al-Mismari, a déclaré qu’ils continueraient à respecter la trêve et les déclarations du GNA, Fayez al-Sarraj, ont répondu qu’il s’était assuré que ses troupes cesseraient de combattre. Si l’adversaire avait également suivi le cessez-le-feu.
Parallèlement, le gouvernement de Tripoli a adopté des mesures de confinement des coronavirus, imposant un couvre-feu nocturne de 18h00 à 6h00 et la fermeture des lieux publics dimanche 22 mars. En plus de ces mesures, les bars, restaurants, lieux de réunion ont été fermés et les funérailles et les mariages ont été interdits. De son côté, depuis le jeudi 19 mars, le gouvernement de Tobrouk, mis en place par l’ANL, a également imposé un couvre-feu nocturne. Dans le pays, les cas de personnes séropositives pour le coronavirus n’ont pas encore été enregistrés, mais il est à craindre que toute infection soit catastrophique, compte tenu des conditions précaires du système de santé.
Dans l’État nord-africain, une guerre interne est en cours entre le gouvernement de Tripoli et le gouvernement de Tobrouk. Le premier est né le 17 décembre 2015 avec les accords de Skhirat, a obtenu la reconnaissance de l’ONU et est officiellement soutenu par l’Italie, le Qatar et la Turquie. Le second, cependant, reçoit le soutien de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, de l’Égypte, de la Russie, de la Jordanie et de la France. La Libye est le théâtre d’une longue guerre civile qui a débuté le 15 février 2011, suivie en octobre de la même année par la chute du régime dictatorial de Mouammar Kadhafi. Depuis cet événement, le pays n’est jamais parvenu à réaliser une transition démocratique.