Les forces gouvernementales de Tripoli ont rapporté que plusieurs dirigeants de l’Armée nationale libyenne (LNA), près du général Khalifa Haftar, sont décédés à la suite d’une opération menée près de Syrte, dans le nord-est de la Libye.
En particulier, selon ce qui a été déclaré par les forces de Tripoline, le 29 mars, la salle d’ opération de Wishkaa été la cible d’une frappe aérienne effectuée au moyen d’un drone turc, qui a causé des dégâts matériels et la mort de plus de 5 des principaux officiers militaires de Haftar, dont le commandant de la salle d’opérations de la Grande Syrte, Le général de division Salem Driaq Al-Farjani et son assistant, Dean al-Kadhafi al-Sadai, entre autres camarades. En particulier, le général Driaq était considéré parmi les principaux collaborateurs de Haftar, après avoir joué divers rôles au cours des dernières années, notamment celui de commandant de la salle d’opération de Misrata et de commandant de la région militaire de Syrte. Parmi les autres officiers décédés figuraient également Ali Seda al-Tabawi, placé aux commandes des champs de pétrole de la région, ainsi que l’un des principaux responsables du recrutement des mercenaires africains et janjawid. Enfin et surtout, al-Tabawi avait rejoint Haftar, depuis 2014, dans les batailles menées à Benghazi.
Cet épisode doit être inclus dans le cadre de l’opération lancée par les forces du gouvernement de Tripoli, également connu sous le nom de gouvernement d’accord national (GNA), le 25 mars, intitulée « Tempête de paix ». À cet égard, des sources au sein du GNA ont révélé qu’entre le 27 et le 28 mars, l’armée Haftar a subi de lourdes pertes, dont environ 120 hommes en seulement 48 heures. Cela s’est produit à la suite d’affrontements violents qui se sont produits, en particulier, dans l’est de la ville de Misurata, sur l’axe Abu Qurain. Selon le porte-parole de Tripoli pour l’opération de rage Vulcain, Mustafa al Mujai, il sera difficile pour Haftar de remplacer immédiatement les officiers tués, car le général n’a actuellement que des mercenaires, qui peuvent simplement être envoyés combattre. Les pertes subies doivent donc être considérées comme graves.
De leur côté, les forces de Haftar ont répondu au raid en continuant de mener des attaques contre les positions de Tripoli situées sur les axes sud de la capitale Tripoli, dans le but de compenser les pertes subies. Les derniers affrontements auraient touché principalement Mashrua al-Hadaba, Ain Zara et Wadi al-Rabie. Enfin et surtout, des sources dans la salle d’opérations de Sirte Jafra, affiliée au GNA, ont rapporté que des avions de guerre égyptiens et émiratis avaient attaqué les postes des forces de Tripoline situés dans la région.
La Libye, par conséquent, continue d’être caractérisée par un climat de tension, malgré les divers appels et invitations adressés au niveau international aux parties impliquées dans le conflit, appelées à mettre fin aux combats pour endiguer une éventuelle urgence de coronavirus. À cet égard, le Conseil présidentiel du GNA a établi, à partir du lundi 30 mars, un couvre-feu de 14 heures à 7 heures du matin, avec pour conséquence l’interdiction de se déplacer entre les villes libyennes et l’interruption des activités professionnelles à 12h00.
C’est à partir du 4 avril 2019 que Haftar et son armée tentent de prendre le contrôle de la capitale Tripoli, tandis que le début de la crise libyenne remonte au 15 février 2011, date qui a marqué le début de la révolution et de la guerre civile. En octobre de la même année, le pays nord-africain a alors assisté à la chute du régime du dictateur Mouammar Kadhafi, mais depuis lors, il n’a jamais réussi à faire une transition démocratique et voit toujours la présence des deux côtés. D’une part, le gouvernement de Tripoli, né avec les accords de Skhirat du 17 décembre 2015, dirigé par le Premier ministre Fayez al-Sarraj et reconnu par l’ONU. D’autre part, le gouvernement Tobrouk, avec le général Haftar. Le gouvernement Tobrouk reçoit le soutien de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, de l’Égypte, de la Russie et de la France. En particulier, Le Caire, Riad et Abu Dhabi soutiennent militairement et économiquement les forces militaires de Haftar. L’Italie, le Qatar et la Turquie, d’autre part, soutiennent le gouvernement internationalement reconnu.