Le coronavirus est arrivé au Yémen. Le premier cas de contagion a été signalé dans l’une des régions du sud du Yémen, contrôlée par les forces soutenues par l’Arabie saoudite. La menace posée par la propagation de Covid-19 inquiète le peuple yéménite, compte tenu de l’absence de structures et de ressources adéquates et d’un système de santé épuisé par le conflit en cours. Les autorités yéménites ont ordonné certaines mesures préventives, notamment la fermeture des écoles et des universités, le blocus aux frontières et dans les aéroports et l’interruption des prières dans la mosquée. .
Parallelement, un membre houthi du bureau politique, Muhammad al-Bakhiti, a révélé que la coalition émirat-saoudienne continue de mener ses opérations terrestres et aériennes à Asir et al-Jawf, et a parlé d’un « grand escalade terrestre « . Selon al-Bakhiti, l’objectif de l’alliance dirigée par l’Arabie saoudite en déclarant la trêve était simplement de réduire la pression contre les Houthis et de « mélanger les cartes ». De leur côté, a-t-on précisé, les rebelles houthis n’ont mené aucune attaque depuis le 9 avril et se contentent de suivre la situation.
Jeudi, un cessez-le-feu unilatéral déclaré par le porte-parole de la coalition, Turki al-Maliki la prétendue coalition internationale est entrée en vigueur, a annoncé le cessez-le-feu, de deux semaines. Cela est venu en réponse à une invitation de la communauté internationale et des Nations Unies, qui avaient exhorté les parties impliquées dans le conflit à déposer les armes dans le but principal de faire face à la pandémie de coronavirus. En outre, selon le porte-parole, cette trêve visait également à créer les conditions nécessaires à l’organisation d’une réunion entre le gouvernement légitime, les Houthis et une équipe militaire de coalition, visant à discuter des propositions relatives aux opérations et aux mécanismes qui pourraient conduire à une trêve inclusive et permanente et une résolution politique au Yémen.
Al-Maliki a déclaré qu’il espérait un respect du cessez-le-feu également par les rebelles houthis et a souligné la volonté de la coalition de faire des efforts pour parvenir à une résolution politique du conflit, considérée comme la meilleure voie à suivre. En outre, le porte-parole a indiqué que la coalition avait également mis en place des mesures pour faire face à la pandémie au Yémen et était disposée à soutenir tous les efforts de santé pour protéger le peuple yéménite. L’effort humanitaire de la coalition, a ajouté al-Maliki, dépasse celui militaire.
Dans ce contexte, il a obtenu un document dans lequel les rebelles chiites houthis font état des conditions qu’ils sont prêts à accepter pour parvenir à une résolution du conflit au Yémen. Tout d’abord, a-t-on déclaré, tant le gouvernement légitime que les forces de la coalition devront mettre fin aux combats par voie terrestre, maritime et aérienne sur tous les axes de combat, et cela doit être garanti par leur signature sur un document écrit. Le retrait des forces étrangères des terres, des îles, des ports et de l’espace aérien yéménites est alors demandé, ainsi que la fin de toute présence militaire yéménite sur les terres saoudiennes. Un autre point est l’ouverture de tous les aéroports et canaux d’approvisionnement maritime et terrestre. Pour sa part, le Conseil de sécurité des Nations unies devra émettre et approuver une résolution,
Le cessez-le-feu avait également été proposé précédemment par l’ONU, dès l’arrivée de Covid-19 au Moyen-Orient. L’invitation au niveau de l’ONU a été adressée, en particulier, par le Secrétaire général, Antonio Guterres, qui, le 25 mars, a exhorté toute l’humanité à s’engager à faire face à l’urgence sanitaire et aux dangers résultant de la propagation des coronavirus. En ce qui concerne le Yémen, dans le communiqué publié par le porte-parole Stéphane Dujarric, le secrétaire général a souligné que les combats qui se déroulent dans les zones yéménites d’al-Jawf et de Ma’rib risquent d’aggraver encore les conditions de vie de la population.
La coalition dirigée par l’Arabie saoudite a d’abord déclaré qu’elle était prête à accepter ce qui était demandé au niveau international, mais les événements et l’escalade des semaines suivantes ont conduit à des résultats opposés. Enfin et surtout, l’annonce faite par les forces de l’armée yéménite le 8 avril a annoncé qu’elles avaient repris le contrôle du camp d’al-Labanat, situé dans le gouvernorat d’al-Jawf. De leur côté, les dirigeants houthis ont garanti à l’envoyé des Nations Unies qu’ils installeraient des salles d’opération dans les différentes régions du pays, afin d’encourager l’échange d’informations relatives à la propagation de Covid-19,
Depuis la mi-janvier 2020, le Yémen a connu une escalade violente, qui a principalement touché les gouvernorats de Ma’rib, Jawf et Sana’a, où les forces conjointes, c’est-à-dire la coalition internationale dirigée Les forces saoudiennes et de l’armée centrale tentent de libérer les lieux précédemment conquis par les rebelles, en direction de la capitale. Le 1er mars, les Houthis ont réussi à occuper la ville de Hamz, la capitale de la province stratégique d’al-Jawf, dans le nord, forçant les forces gouvernementales à se retirer vers l’est, et plus précisément vers la ville désertique d’al-Jar, après de la deuxième défaite majeure en un mois. Pour les rebelles, ce fut l’une des réalisations les plus importantes de ces dernières années.