Une attaque de missiles par des rebelles houthis contre l’Arabie saoudite a blessé 5 civils dans un village de la province sud saoudienne de Jizan . En parallèle, le gouvernement du président yéménite, Abdrabbo Mansour Hadi, internationalement reconnu, a demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU pour parler de l’offensive, toujours en cours, que les Houthis ont lancée contre province de Marib, à l’est de la capitale Sanaa, actuellement contrôlée par les rebelles.
Quant à l’attaque contre l’Arabie saoudite, les 5 blessés ont été touchés par des éclats d’obus de la bombe lancée et ont été immédiatement transportés à l’hôpital. Pour le moment, les milices rebelles houthis chiites n’ont pas revendiqué la responsabilité de l’incident.
L’Arabie saoudite est intervenue dans le conflit au Yémen le 26 mars 2015 à la tête d’une coalition de plusieurs paus, pour soutenir les forces du gouvernement du président Hadi, contre les Houthis. Cela signifiait que le Royaume devenait une cible fréquente des attaques menées par les rebelles, qui, le 23 juin dernier, avaient annoncé le début d’une «vaste opération» visant à cibler les territoires saoudiens. Les cibles de ce projet auraient été le ministère saoudien de la Défense et du renseignement, la base de l’armée de l’air saoudienne à Salman et d’autres postes militaires principalement situés à Riyad, Jizan et Najran, dans le sud de l’Arabie saoudite.
En ce qui concerne l’appel lancé par le gouvernement yéménite auprès de l’ONU, cependant, le ministère des Droits de l’Homme du Yémen a dénoncé des attaques continues au moyen de missiles balistiques contre la province peuplée de Marib, où environ 3 millions de personnes seraient exposées à des dangers imminents. . Le ministère a donc demandé une réunion de sécurité du Conseil de sécurité de l’ONU pour aborder la question, arguant que des mesures urgentes doivent être prises pour empêcher la survenue de génocide et de massacres contre la population locale et les membres des tribus présentes dans la région.
Selon plusieurs analystes, dans les affrontements avec les Houthis à Marib et dans la province voisine d’al-Jawf, des centaines de milliers de combattants ont perdu la vie, rien qu’au cours des derniers mois et des données officielles sont attendues. L’offensive en cours dans les deux provinces serait la plus massive depuis 2015, lorsque les Houthis sont entrés dans la ville côtière méridionale d’Aden, siège provisoire du gouvernement, incitant l’Arabie saoudite à intervenir.
Selon un expert au Yémen de l’Institut du Moyen-Orient, Nadwa Dawsari, sur les 3 millions d’habitants de la province de Marib, 2 millions sont déplacés à l’intérieur du pays, contraints de quitter le gouvernorat pour des raisons de sécurité. Si les Houthis devaient conquérir Marib, toujours selon Dawsari, ils ne pourraient pas s’arrêter mais plutôt se diriger vers le sud en direction des gouvernorats de Shabwah et d’Hadramawt et, à ce moment-là, toute possibilité de processus de pacification disparaîtrait.
Le 18 septembre, une délégation des Houthis et un membre du gouvernement yéménite se sont réunis à Genève, en Suisse, pour entamer des consultations pour l’échange de prisonniers, sous l’égide de l’ONU et de la Croix-Rouge. A cette occasion, l’envoyé de l’ONU au Yémen a encouragé les parties à procéder rapidement à l’échange pour porter secours à la population.
Une guerre civile est en cours au Yémen, décrite par les Nations Unies comme la pire crise humanitaire au monde, depuis le 19 mars 2015, lorsque les rebelles chiites houthis ont commencé à se battre pour le contrôle des régions du sud du pays. Le 21 septembre 2014, soutenus par l’ancien régime de feu le président Ali Abdullah Saleh, les Houthis ont mené un coup d’État qui leur a permis de prendre le contrôle des institutions de l’État dans la capitale Sanaa. Le président du gouvernement légitime, Abdrabbo Mansour Hadi, a d’abord été assigné à résidence à son domicile dans la capitale et après des semaines, il s’est enfui, se rendant d’abord à Aden puis en Arabie saoudite.