Malgré les progrès de la semaine dernière vers la mise en œuvre de l’accord de Riyad, le président yéménite, Rabbo Mansour Hadi, semble ne pas vouloir quitter son refuge dans le royaume saoudien. Pendant ce temps, le gouvernorat occidental de Hodeidah continue d’être témoin de violentes tensions, il y a plusieurs voix de critiques adressées au président Hadi, qui, malgré le transfert imminent du gouvernement dans la capitale provisoire d’Aden, est resté en Arabie saoudite, où il attend les ministres du nouvel exécutif qui, dans les prochains jours, ils seront assermentés depuis Riyad et non sur le territoire yéménite.
Le chef de l’État est en Arabie saoudite depuis 2015, année du déclenchement du conflit yéménite et de l’occupation de Sanaa par les milices rebelles. Désormais, cependant, soulignent les critiques, le fait que Hadi ne quitte pas son refuge, même pour des «occasions exceptionnelles», met en évidence une dépendance excessive du président à l’égard de l’Arabie saoudite et un manque de «popularité».
Pendant ce temps, le 22 décembre, les cinq premiers ministres du nouvel exécutif ont quitté la capitale provisoire Aden pour se rendre au Caire puis à Riyad, en prévision du serment constitutionnel. Selon une source de la sécurité de l’aéroport d’Aden, il s’agit des ministres de la justice, des transports, des affaires sociales et du travail, de l’administration publique et de l’éducation. Cette décision intervient après l’annonce du nouveau gouvernement le 18 décembre, qui, comme prévu par l’Accord de Riyad, est également réparti entre les gouvernorats du nord et du sud du Yémen. En outre, le Conseil de transition sud (STC) a obtenu cinq ministères, dont celui de l’agriculture, de l’irrigation et de la pêche et celui des travaux publics.
C’était l’un des principaux objectifs de l’accord conclu le 5 novembre 2019 sous l’égide de Riyad, visant à mettre fin aux tensions qui avaient affecté les gouvernorats du sud du Yémen et qui avaient vu l’armée gouvernementale s’affronter d’une part légitime et, d’autre part, le Southern Transitional Council (STC), soutenu par les Émirats arabes unis. Un tel climat avait risqué de créer une fracture même au sein de la coalition internationale dirigée par l’Arabie saoudite, où Riyad et Abu Dhabi, aux côtés d’autres pays, s’opposent conjointement aux milices chiites, depuis le 26 mars 2015.
Plusieurs acteurs intéressés par le dossier yéménite, dont l’envoyé de l’ONU Martin Griffiths, ont salué une initiative qualifiée d ‘«historique», qui pourrait encourager la résolution du conflit yéménite plus large, qui a éclaté le 19 mars 2015. Aujourd’hui, plusieurs fronts continuent d’être témoins de violentes tensions. Parmi ceux-ci, le gouvernorat occidental de Hodeidah, une entrée jugée essentielle pour l’arrivée de l’aide humanitaire à la population yéménite et qui représente l’un des points fondamentaux de l’Accord de Stockholm du 13 décembre 2018, avec lequel le gouvernement légitime et les Houthis ils se sont engagés à encourager la désescalade dans la région.
Cependant, les forces conjointes, composées de l’armée gouvernementale et de membres de la coalition internationale, ont continué à signaler des violations de l’accord par le groupe chiite, plusieurs combattants houthis ont perdu la vie au cours d’affrontements à la suite d’une tentative d’infiltration vers Hays, qui a été rejetée par les forces conjointes, tandis que 10 autres tireurs d’élite ont été tués dans le district d’At Tuhayta. Dans ce contexte, de nombreuses familles yéménites ont été forcées de quitter leurs maisons dans les zones résidentielles de Hodeidah, qui continuent d’être soumises aux bombardements et aux attaques des milices rebelles.