Huit La scène politique en Mauritanie s’anime alors que la course à la présidentielle se profile, avec huit candidatures formellement déposées, y compris celles des deux figures présidentielles majeures : le président actuel Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani et son prédécesseur Mohamed Ould Abdel Aziz. Ces dépôts de candidature ont surpris certains observateurs, qui avaient anticipé leur exclusion de la compétition.
La tension monte alors que la date limite approche, avec Aziz effectuant un geste audacieux en se rendant au Conseil constitutionnel pour déposer son dossier, malgré les doutes sur le nombre insuffisant de parrainages. Ses partisans, bien que nombreux, ont été frustrés alors que les gardes l’empêchaient de s’adresser à la foule, soulignant ainsi les obstacles qu’il devra surmonter pour se qualifier.
La controverse entourant le système de parrainage ne fait qu’ajouter à l’incertitude, avec des critiques affirmant qu’il favorise la majorité présidentielle. Même si Aziz parvient à obtenir les parrainages nécessaires, sa participation reste incertaine, étant donné les restrictions constitutionnelles limitant le nombre de mandats présidentiels.
Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, malgré les critiques à l’encontre de son prédécesseur, se positionne en tant que favori pour un second mandat, tandis qu’Aziz, tombé en disgrâce et récemment condamné pour enrichissement illicite, tente de se réhabiliter dans le jeu politique. Cette élection marque un moment crucial dans l’histoire politique de la Mauritanie, avec des candidats issus de divers horizons, notamment des représentants de partis islamistes et des défenseurs des droits de l’homme.
La Mauritanie, un pays en transition entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne, s’efforce de maintenir la stabilité politique après des décennies de coups d’État. Malgré les défis, l’élection de 2019 a été un jalon important, marquant une transition pacifique entre présidents élus, tandis que le pays continue de lutter contre la menace persistante du jihadisme dans la région du Sahel.
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« Transition Politique en Mauritanie : Élections 2019 et Défis Actuels »Malgré les acclamations de nombreux partisans, les gardes d’Aziz l’ont empêché de s’adresser à la foule.
La course à la présidentielle en Mauritanie, prévue pour le 29 juin, prend forme avec huit hommes ayant officiellement déposé leur candidature avant la date limite, notamment le président sortant, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, et son prédécesseur, Mohamed Ould Abdel Aziz, malgré des prédictions antérieures les écartant de la compétition, rapporte un suivi de l’AFP.
Le dépôt des candidatures était ouvert jusqu’à minuit mercredi (00h00 GMT jeudi), et selon un correspondant de l’AFP, le porte-parole de Mohamed Ould Abdel Aziz avait annoncé mardi que ce dernier était exclu faute d’avoir réuni les parrainages nécessaires. Cependant, Aziz a surpris en se rendant au Conseil constitutionnel dans la nuit précédant l’échéance, sous haute sécurité, pour soumettre son dossier. La cour d’appel avait autorisé son déplacement à cette fin peu de temps auparavant.
Malgré les acclamations de nombreux partisans, les gardes d’Aziz l’ont empêché de s’adresser à la foule. Son mandataire, Seyedna Aly, a déclaré que son dossier manquait toujours de parrainages, mais a souligné qu’il avait légalement deux jours supplémentaires pour les rassembler. Le Conseil constitutionnel dispose jusqu’au 29 mai pour publier la liste des candidats officiels.
Certains postulants, dont Aziz lui-même, ont critiqué le système de parrainage en place, le qualifiant de favorisant la majorité présidentielle. Même si Aziz parvient à obtenir les parrainages nécessaires, sa qualification reste incertaine. En effet, la Constitution stipule que le président ne peut être réélu qu’une seule fois, alors qu’Aziz a déjà exercé deux mandats.
Agé de 66 ans, Aziz est tombé en disgrâce sous son successeur, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, qui se présente pour un second mandat et est considéré comme le favori. Pourtant, Aziz a été un allié fidèle de Ghazouani par le passé, préparant même son accession à la présidence en 2019. Aziz a été condamné en décembre 2023 à cinq ans de prison pour enrichissement illicite, une accusation qu’il nie fermement, clamant être victime d’un complot.
Outre les deux anciens présidents, d’autres candidats ont soumis leur dossier, notamment le chef du parti islamiste d’opposition Tewassoul, Hamadi Ould Sid’ El Moctar, ainsi que le militant des droits humains Biram Ould Dah Ould Abeid, qui a terminé deuxième lors de la dernière élection présidentielle en 2019.
La Mauritanie, un vaste pays pivot entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne comptant environ 4,5 millions d’habitants, a été le théâtre d’une série de coups d’État de 1978 à 2008. L’élection de 2019 a marqué la première transition pacifique entre deux présidents élus dans le pays, tandis qu’aucune attaque terroriste n’a été enregistrée depuis 2011, malgré la propagation du jihadisme dans d’autres régions du Sahel.