Le 17 juillet, Tripoli a accueilli un forum sur les migrations réunissant des délégués de 28 pays méditerranéens et africains, dans le but de formuler une « nouvelle approche pour les initiatives de développement dans les pays d’origine » afin de répondre à la problématique de l’immigration clandestine.
Abdelhamid Dbeibah, Premier ministre libyen, a souligné l’importance d’une « nouvelle approche pour des initiatives de développement » dans les pays d’origine afin de diminuer les flux migratoires, soulignant que la résolution de cette crise passe nécessairement par des mesures préventives.
La Libye, géographiquement proche des côtes italiennes et tunisiennes, est l’une des principales nations de départ en Afrique du Nord pour des milliers de migrants, principalement originaires d’Afrique subsaharienne, cherchant à atteindre clandestinement l’Europe.
Dbeibah a décrit comment la Libye se retrouve sous pression, entre les politiques de refoulement des pays européens et les aspirations migratoires des Africains, une situation exacerbée par les divisions et les violences depuis la chute de Mouammar Kadhafi.
Le Premier ministre libyen a réaffirmé l’opposition à tout projet d’établissement permanent des migrants en Libye, alors que le ministère de l’Intérieur a récemment signalé la présence de près de 2,5 millions d’étrangers (sur une population totale de 7 millions), la plupart entrés illégalement.
Des organisations internationales ont régulièrement accusé la Libye d’abus envers les migrants, incluant meurtres, disparitions forcées, tortures, esclavage et viols.
La cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, présente à Tripoli, a appelé à une lutte « multilatérale » contre le trafic humain, qu’elle décrit comme l’un des réseaux criminels les plus puissants au monde. Elle a critiqué les organisations qui décident « qui a le droit de vivre dans nos pays », défendant une distinction nette entre l’immigration légale et illégale.
Meloni a également mis en avant le « Plan Mattei », un programme d’investissements en Afrique basé sur une coopération équitable visant à résoudre les problèmes des deux parties, appelant à des initiatives complémentaires au niveau européen et du G7.
Les statistiques récentes montrent une diminution des arrivées de migrants en Italie depuis la Méditerranée centrale, avec une baisse significative des départs de Libye et de Tunisie par rapport à l’année précédente, bien que la crise migratoire reste un défi majeur pour la région.
Le forum en Libye marque une tentative importante de trouver des solutions durables à la crise migratoire, mettant l’accent sur le développement économique des pays d’origine comme moyen de dissuasion aux flux migratoires clandestines. La coopération internationale et les initiatives de développement équitable restent essentielles pour aborder les défis humanitaires et sécuritaires complexes associés à cette crise.