L’Égypte a licencié plus de 1 000 enseignants pour leur affiliation présumée à une organisation terroriste, a annoncé le ministre de l’Éducation lors d’une conférence de presse.
Hier, Tarek Shawki a déclaré que les enseignants avaient été licenciés pour leurs liens avec les Frères musulmans et avait promis d’enquêter pour les « juger inaptes au travail » pour purger les écoles égyptiennes des « idées destructrices » et des « points de vue politiquement extrêmes ».
Al-Masry Al-Youm rapporte que certains ont été condamnés à mort alors que d’autres se sont échappés et sont des « fugitifs » hors d’Egypte.
La société publique Al-Ahram a annoncé que Shawki annoncerait les nouveaux critères permettant d’exercer la profession aujourd’hui et qu’elle créerait un portail électronique pour les candidats aux emplois dans les écoles.
Le gouvernement engagera 120 000 enseignants pour compenser la pénurie d’écoles publiques.
Les autorités égyptiennes ont désigné les Frères musulmans comme organisation terroriste en 2013 et, depuis lors, tout opposant au gouvernement est accusé d’appartenir au groupe ou de le financer, même s’il n’est pas politiquement actif.
Plusieurs personnes ont été arrêtées et accusées d’appartenir aux Frères musulmans, même si elles appartiennent à une partie critique du groupe. Ziad Al-Alimi, ancien membre du Parlement du parti social-démocrate égyptien, a été arrêté dans le cadre de l’affaire Hope Alliance en juin, mais Al-Alimi était un critique de l’organisation.
Plusieurs des principaux dirigeants de l’alliance sont en prison et ont été condamnés à mort pour diverses infractions, notamment des activités terroristes.
L’année dernière, Human Rights Watch a critiqué les autorités égyptiennes pour avoir eu recours à des lois antiterroristes et à l’état d’urgence afin de « poursuivre injustement des poursuites » contre les défenseurs des critiques pacifiques.
Les expulsions massives d’enseignants surviennent dans le contexte d’une vague de manifestations qui a eu lieu dans tout le pays depuis le 20 septembre, demandant au président de démissionner, accusé de corruption et de mauvaise gestion de l’économie.
Dans la semaine qui a suivi le début des manifestations, près de 2 000 personnes ont été arrêtées, notamment des hommes politiques, des avocats, des militants et d’anciens détenus.