Le 30 juin 2025, l’avocate et chroniqueuse tunisienne Sonia Dahmani a été condamnée à deux ans de prison supplémentaires, alourdissant une peine déjà lourde, qui totalise désormais 26 mois d’incarcération. Cette nouvelle sentence, prononcée sous le joug du décret-loi n°54 de 2022, illustre une fois de plus l’usage dévoyé de ce texte répressif, instrumentalisé pour criminaliser la liberté d’expression sous prétexte de lutte contre les « fausses nouvelles ».
Cette condamnation fait suite aux déclarations courageuses de Sonia Dahmani, lors d’une émission radiophonique où elle a dénoncé sans détour le racisme systémique dont sont victimes les migrants subsahariens en Tunisie. Elle a notamment mis en lumière l’existence scandaleuse de cimetières réservés aux personnes noires, ainsi que des autobus discriminatoires, révélant une ségrégation profondément ancrée. Des propos essentiels à la vérité, mais qui ont été qualifiés de « subversifs » par une justice aux ordres, pour justifier cette répression arbitraire.
Depuis son arrestation brutale et illégale, le 11 mai 2024, Sonia Dahmani est devenue le symbole courageux de la résistance contre un régime autoritaire qui étouffe la dissidence et muselle toute voix critique. Elle fait face à trois autres procédures judiciaires, toutes basées sur des prises de parole publiques, montrant l’acharnement d’un pouvoir déterminé à faire taire ceux qui osent dénoncer l’injustice.
Avocats, journalistes, militants des droits humains et organisations internationales, notamment la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), dénoncent unanimement cette persécution judiciaire inacceptable. Ils appellent à un sursaut de la communauté internationale pour exiger la libération immédiate de Sonia Dahmani et la fin de cette chasse aux voix libres.
Cette dérive autoritaire doit cesser ! La liberté d’expression est un droit fondamental, un pilier de toute démocratie digne de ce nom. Criminaliser la dénonciation du racisme et la défense des droits humains, c’est retourner à l’ère des dictatures et des silences imposés. La Tunisie, berceau des révolutions du Printemps arabe, ne peut se permettre un tel recul.
La mobilisation est urgente : soutenir Sonia Dahmani, c’est défendre la liberté et la dignité de tous les Tunisiens, ainsi que de tous ceux qui, à travers le monde, luttent pour un monde plus juste et respectueux des droits humains.