Des scènes de joie ont éclaté à Ramallah à l’arrivée des bus transportant les premiers détenus palestiniens libérés par Israël. Selon les termes de la première phase de l’accord historique de Charm Al-Cheikh, 250 prisonniers palestiniens ont été relâchés, dont 88 issus de la prison militaire d’Ofer et 162 du centre de Ktzi’ot dans le Néguev.
Les détenus, parmi lesquels figurent plusieurs condamnés à perpétuité, ont été accueillis sous les applaudissements et les drapeaux palestiniens. « C’est un moment que nous n’attendions plus », confie Leïla, mère d’un ancien prisonnier originaire d’Hébron.
Cette libération intervient dans le cadre de la mise en œuvre du plan de paix américano-arabe, négocié sous l’égide de Donald Trump et signé à Charm Al-Cheikh.
En échange, le Hamas a remis 20 otages israéliens au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), en deux vagues successives. Les sept premiers ont retrouvé leurs familles à Reim, près de la frontière de Gaza, avant l’arrivée d’un deuxième groupe de 13 otages remis dans la journée.
Selon les autorités israéliennes, 1 718 détenus gazaouis arrêtés sans inculpation depuis octobre 2023 devraient également être libérés au cours des prochains jours, une fois les listes finales validées par la Commission palestinienne des affaires des prisonniers.
À Tel-Aviv, la libération des otages a coïncidé avec l’arrivée du président américain Donald Trump, accueilli par le Premier ministre israélien.
S’adressant à la Knesset, Trump a proclamé « la fin de la guerre à Gaza » et le début d’une « aube historique d’un nouveau Moyen-Orient ».
« Ce n’est pas seulement la fin d’une guerre, mais celle d’une ère de terreur et de mort », a-t-il déclaré, assurant que « le long cauchemar » était désormais terminé pour les Israéliens comme pour les Palestiniens.
Le président américain a salué la démilitarisation de Gaza et le désarmement progressif du Hamas, présentés comme les garants d’un « âge d’or de la paix et de la prospérité ».
Depuis Paris, le président Emmanuel Macron a salué la libération des premiers otages israéliens, estimant qu’elle « ouvre la porte à une paix durable pour Israël, Gaza et la région ».
Le chef de l’État français participera mardi au sommet de Charm Al-Cheikh, aux côtés des dirigeants égyptien, jordanien et saoudien, afin de discuter de la deuxième phase du plan.
À Ramallah comme à Gaza, les habitants oscillent entre espoir et méfiance. Beaucoup redoutent que cet accord ne soit qu’une trêve de courte durée, tandis que d’autres y voient la première avancée concrète vers une réconciliation régionale.
« C’est un jour historique, mais la vraie paix se jugera sur la dignité et la liberté que nous aurons demain », résume un ancien détenu.
La journée du 13 octobre 2025 restera sans doute comme un tournant politique et symbolique dans le conflit israélo-palestinien. Entre les larmes de joie à Ramallah, les déclarations triomphantes à Jérusalem, et le nouvel équilibre diplomatique voulu par Washington, le Moyen-Orient entre dans une phase inédite où les promesses de paix devront désormais affronter les réalités du terrain.