Pas moins de 6000 numéros de téléphone de hauts responsables civils et militaires algériens en poste dans plusieurs pays d’Afrique, d’Europe et d’Amérique ont fait objet d’espionnage œuvre du Maroc en usant un logiciel israélien espion Pegasus développé par l’entreprise israélienne NSO Group , a dévoilé le journal français « Le Monde » citant le collectif Forbidden Stories et Amnesty International.
Ces numéros appartiennent à « des responsables politiques, des militaires, des chefs des services de renseignement, des hauts fonctionnaires, des diplomates étrangers en poste ou des militants politiques », précise le quotidien parisien.
Dans cette liste des numéros infectés, on y trouve l’ancien chef d’état-major, Ahmed Gaid Salah, décédé en décembre 2019,l’ancien chef de la DGSI (sécurité intérieure), le général Wassini Bouaza, Bachir Tertag, ancien général major et coordinateur des services secrets et l’ancien adjudant-chef et secrétaire particulier de Gaid Salah, Guermit Bounouira, qui se trouvent actuellement tous les trois en prison, révèle le média français.
D’autres personnalités politiques ont été sélectionnées par les services marocains : Ramtane Lamamra, l’actuel chef de la diplomatie algérienne, Abdelkader Messahel, Nourredine Bedoui ainsi que Noureddine Ayadi, qui a occupé successivement les postes de secrétaire général du ministère des Affaires étrangères puis de directeur de cabinet de la Présidence de la République, selon le monde.
L’opérateur marocain a espionné via le logiciel espion israélien les numéros présumés de l’ancien patron du Forum des Chefs d’Entreprise (FCE), Ali Haddad, (actuellement en détention), et l’adjudant Guermit Bounouira, secrétaire particulier de Gaid Salah, informe la même source, indiquant que le royaume chérifien s’est également intéressé à des journalistes et à des personnalités politiques comme Abdelaziz Rahabi et Zoubida Assoul, annonce le quotidien.
Considéré comme l’un des plus grands scandales d’espionnage de ces dernières années, l’affaire du logiciel Pegasus a été dévoilée par 17 médias internationaux dimanche dernier.
Leur travail se fonde sur une liste de 50.000 numéros de téléphone présélectionnés par les clients de NSO pour une éventuelle mise sous surveillance, obtenue par le réseau Forbidden Stories et l’ONG Amnesty International.