La France a ouvert jeudi 23 décembre ses archives relatives aux affaires judiciaires françaises « en relation » avec la guerre d’Algérie (1954-1962) avec quinze ans d’avance sur le calendrier légal, selon un arrêté interministériel publié jeudi 23 décembre au Journal officiel français.
L’arrêté du ministère de la Culture rend consultables toutes «les archives publiques produites dans le cadre d’affaires relatives à des faits commis en relation avec la guerre d’Algérie entre le 1er novembre 1954 et le 31 décembre 1966».
Cette décision concerne «les documents relatifs aux affaires portées devant les juridictions et à l’exécution des décisions de justice» et «les documents relatifs aux enquêtes réalisées par les services de la police judiciaire». Ces archives sont «conservées aux Archives nationales, aux Archives nationales d’outre-mer, dans les services départementaux d’archives, dans le service des archives de la préfecture de police, dans les services d’archives relevant du ministère des armées et à la direction des archives du ministère de l’Europe et des affaires étrangères», a détaillé la note de la tutelle.
La décision de réouverture a été annoncée le 10 décembre dernier par la ministre française de la Culture Roselyne Bachelot, deux jours après la visite à Alger du chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian. « J’ouvre avec quinze ans d’avance les archives sur les enquêtes judiciaires de gendarmerie et de police qui ont rapport avec la guerre d’Algérie », avait déclaré la ministre sur BFM TV.
« C’est la falsification qui amène toutes les errances, tous les troubles et toutes les haines. À partir du moment où les faits sont sur la table, où ils sont reconnus, où ils sont analysés, c’est est à partir de ce moment-là qu’on peut construire une autre histoire, une réconciliation », avait affirmé la même responsable à la tête du ministère de la culture.
Pour Roselyne Bachelet, ce geste diplomatique est l’occasion pour Roselyne Bachelot d’aplanir lesrelations en faisant la paix sur le passé. « On a des choses à reconstruire avec l’Algérie, elles ne pourront se reconstruire que sur la vérité ».
Cette nouvelle annonce qui s’inscrit dans la politique de réconciliation mémorielle initiée par le chef de l’Etat, Emmanuel Macron est une suite logique à la promesse du président français faite en mars 2021, qui était d’écourter les délais de déclassification des archives de la guerre d’Algérie classifiées de plus de 50 ans.