Une œuvre représentant l’émir Abdelkader a été vandalisée dans la nuit du vendredi 4 au samedi 5 janvier à Amboise, en Indre-et-Loire, quelques heures avant son inauguration aujourd’hui centre de la France , où le héros national algérien a été détenu avec plusieurs membres de sa famille de 1848 à 1852, rapportent plusieurs médias français.
Cette œuvre en feuille d’acier rouillée réalisée par l’artiste tourangeau Michel Audiard été largement dégradé dans la partie basse de la structure.
Une enquête pour « dégradation grave de bien destiné à l’utilité publique et appartenant à une personne publique » a été ouverte par la brigade de recherches d’Amboise », a fait savoir le procureur de la République de Tours Grégoire Dulin.
De son côté, le maire d’Amboise Thierry Boutard (DVD) qui devait procéder à l’inauguration a fait part de son « indignation ». « J’ai eu honte qu’on traite une œuvre d’art et un artiste de cette sorte. Le deuxième sentiment est bien sûr l’indignation. C’est une journée de concorde qui doit rassembler et un tel comportement est inqualifiable ».
La réalisation d’une stèle en hommage à l’Emir Abdelkader figure parmi les propositions du rapport de l’historien Benjamin Stora remis début 2021 au président français Emmanuel Macron et intitulé « Mémoires de la colonisation et de la guerre d’Algérie ».
L’émir Abdelkader ibn Mahieddine (1808-1883) est une figure de l’Histoire de l’Algérie. Surnommé « le meilleur ennemi de la France » , Emir Abdelkader a joué un grand rôle dans le refus de la présence coloniale française en Algérie. Il est considéré comme l’un des fondateurs de l’Algérie moderne.
Après sa reddition, il a été emprisonné à Pau, Toulon, puis au château d’Amboise de 1848 à sa libération en 1852. Cet « homme passerelle » comme le qualifie Benjamin Stora, s’exile ensuite à Damas, où il s’illustre en 1860 en défendant les chrétiens de Syrie, en proie aux persécutions. Cet acte fera de lui un symbole de tolérance. Il sera récompensé de la Grand-Croix de la Légion d’honneur.