le leader de l’Union Démocratique et sociale et militant du hirak ,Karim Tabbou a été “placé en isolement” depuis sa mise en détention provisoire dans le couloir de la mort à la prison de Koléa par le tribunal de Sidi M’Hamed, annonce l’un de ses avocats, Me. Mostefa Bouchachi, confirmant l’information publiée ce mercredi 09 octobre 2019 par le quotidien francophone El Watan.
Les avocats du détenu Maîtres Aïssa Rahmoune, Zoubida Assoul et Mustapha Bouchachi, ont qualifié ce placement en isolement de Tabbou comme une « condamnation avant l’heure ». Selon les déclarations de Me Rahmoune, Karim Tabbou ne mérite pas cette sanction pénitentiaire, il est ni «criminel», ni «délinquant», mais il est juste un activiste politique.
Interrogé par le même journal, Me. Aïssa Rahmoune a expliqué que “la procédure judiciaire veut que Karim Tabbou soit placé avec les autres détenus dès lors qu’il y a présomption d’innocence”. Selon le règlement pénitentiaire, “on n’isole pas quelqu’un qui n’est pas encore jugé. Lorsque l’on met quelqu’un en isolement dans ce genre de procès, on assimile cela à une première peine, il s’agit d’une condamnation qui ne dit pas son nom”, a-t-il déclaré.
«Il est mis en isolement dans une cellule au rez-de-chaussée. Un couloir que fréquentent les condamnés à la peine capitale. Ces derniers sont pour la plupart dépressifs. Ils crient et font un bruit insupportable. Les lumières sont allumés jour et nuit. Il est interdit de communiquer avec les autres détenus, même lorsqu’ils sortent dans la cour», », dénonce le collectif d’avocats.
Me Zoubida Assoul souligne que Tabbou « subit en prison une torture morale, alors qu’il avait déjà subi, lors de son arrestation par les services de sécurité, des violences verbales et physiques, en plus des injures et des insultes ».
«Karim Tabbou a été malmené, il a été privé pendant sa garde à vue d’un droit légal prévu dans le code de procédure pénale, à savoir un coup de fil à ses proches », dévoile t -elle.
Rappelons que le leader de l’Union Démocratique et sociale et le hirakiste Karim Tabbou , est arrêté une première fois le 12 septembre, pour être placé en détention provisoire à la prison de Koléa, sous l’accusation d’ « atteinte au moral de l’Armée ». La figure majeure du Mouvement populaire avait été remis en liberté, le 25 septembre dernier, par la présidente de la chambre d’accusation de la Cour de Tipaza pour être à nouveau « cueilli » chez lui par des policiers en civil, vingt-quatre heures puis replacé sous mandat de dépôt pour publication de documents « incitant à la violence ».