Dans une grand-messe bien huilée de l’autocongratulation, l’Association des Comités nationaux olympiques africains (ACNOA) a décerné, dimanche, la Médaille d’or du mérite olympique et sportif africain au président Abdelmadjid Tebboune. Un prix taillé sur mesure pour les chefs d’État, histoire de saluer leur talent exceptionnel… à collectionner des décorations. Cerise sur le gâteau, un « cadeau symbolique » dont le contenu n’a pas été révélé. Une boîte vide aurait suffi pour illustrer l’état du sport en Algérie.
Le Secrétaire général de l’ACNOA, M. Ahmed Abou Elgasim, n’a pas tari d’éloges sur l’engagement du président envers la jeunesse et le sport. Un hommage vibrant qui fera sans doute sourire les athlètes algériens abandonnés aux installations délabrées et aux budgets amputés. Après tout, la seule discipline qui semble réellement encouragée est celle du discours creux.
Profitant de cette parenthèse dorée, le président a annoncé que l’Algérie accueillera les Jeux scolaires africains le 25 juillet prochain. L’ambition ? En faire une tradition pour « renforcer l’unité des enfants africains ». Une belle idée sur le papier, mais qui sonne comme une diversion face aux problèmes bien plus concrets du sport algérien : manque de financements, infrastructures vétustes et carrières brisées avant même d’avoir commencé.
De son côté, le président de l’ACNOA, Mustapha Berraf, a confirmé que cette médaille venait récompenser les « efforts et l’intérêt croissant » du chef de l’État pour la jeunesse. On attend encore de voir ces efforts se traduire en terrains de sport accessibles et en soutiens réels aux athlètes, au lieu d’aligner des médailles honorifiques dans les salons feutrés du pouvoir.
Le ministre nigérian des Sports, Shehu Dikko, a, lui, transmis les salutations de son président et s’est dit « satisfait » des conseils prodigués par Tebboune. Sans doute des recommandations de haut niveau sur l’art de transformer la communication en performance sportive.
La cérémonie s’est déroulée en présence des habituels figurants du monde sportif algérien, dont le ministre des Sports Walid Sadi et le président du Comité olympique et sportif algérien (COA), Abderrahmane Hammad. Tous ont assisté, impuissants, à une nouvelle victoire du prestige sur la réalité, du spectacle sur l’action, et de l’apparat sur le terrain.
