Dans une nouvelle démonstration de docilité politique, le président Abdelmadjid Tebboune a reçu, ce dimanche à Alger, le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, accompagné de sa délégation. La rencontre, à laquelle ont assisté les principaux responsables diplomatiques algériens — Boualem Boualem, Ahmed Attaf et Lounès Magramane — illustre tristement le renoncement progressif de l’Algérie à toute posture souveraine face à l’ancienne puissance coloniale.
Alors que les dossiers brûlants ne manquent pas — mémoire coloniale piétinée, délivrance des visas humiliants, ingérences à peine voilées dans les affaires intérieures algériennes — Alger choisit le silence et l’accueil courtois. Aucune déclaration ferme, aucun rappel des lignes rouges, aucun sursaut d’orgueil : la diplomatie algérienne semble s’être réduite à un simple exercice de protocole, reléguant les intérêts nationaux au second plan.
En acceptant sans réaction la présence française sans contrepartie ni exigence claire, le pouvoir en place donne le signal inquiétant d’un abandon assumé : celui d’une Algérie indépendante dans le discours, mais dépendante dans les actes. Plus que jamais, l’impression qui domine est celle d’un État qui baisse les bras, préférant la soumission symbolique à l’affirmation de soi.
