Lors de la journée parlementaire sur le thème « ANP : gagner le pari de la modernisation et de la professionnalisation pour relever les défis », le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Brahim Boughali, a loué la solidarité entre l’Armée nationale populaire (ANP) et le peuple algérien. Dans une allocution lue par le vice-président Ahcene Hani, Boughali a insisté sur l’« harmonie parfaite » entre l’ANP et la population, qualifiant cette alliance de fondement de la stabilité nationale. Bien que le discours mette en avant une image de cohésion et de vigilance face aux menaces internes et externes, il manque de détails sur les mesures concrètes entreprises pour traduire ces valeurs dans la réalité quotidienne des citoyens.
L’orateur a également mis en lumière l’importance de la coopération régionale et internationale tout en soulignant la capacité de l’ANP à répondre aux défis sécuritaires. Pourtant, aucune mention n’a été faite des enjeux géopolitiques complexes qui affectent l’Algérie, comme les tensions avec ses voisins ou les menaces liées au terrorisme transnational, des éléments pourtant essentiels pour évaluer la véritable efficacité de l’ANP.
Quant à la modernisation de l’ANP, qui semble être l’axe central du discours, l’évocation de cette dynamique reste floue. La présentation par le colonel Mustapha Merrah d’un parcours « moderne » de l’ANP, entre guerre de libération et armée professionnelle, ne fait que rappeler des succès théoriques, sans véritablement expliquer comment ces changements se traduisent dans les pratiques quotidiennes de l’armée ou dans l’amélioration des capacités opérationnelles face à la réalité des conflits contemporains.
Ce genre de discours, qui s’appuie sur des affirmations générales et des déclarations de principe, ne parvient pas à convaincre qu’il existe une stratégie claire et transparente de modernisation et de professionnalisme de l’ANP. De plus, la mise en avant de la « sécurité » et de la « stabilité » comme résultats obtenus, sans approfondir l’analyse de la situation actuelle, peut être perçue comme un message politiquement correct, mais déconnecté des défis réels auxquels l’Algérie fait face.
Enfin, les propos sur l’adhésion de l’ANP aux « valeurs nationales et humaines » et sur sa fidélité à l’héritage de la guerre de libération peuvent apparaître comme une tentative de renforcer l’iconographie nationale, sans traiter les questions de gouvernance, de droits de l’homme et de réforme en profondeur de l’institution. Cette journée parlementaire semble davantage une opération de communication destinée à rappeler la place centrale de l’ANP dans la politique algérienne, sans toutefois offrir un regard critique ou une vision véritablement novatrice pour l’avenir du pays.
