L’éditorial de El Djeïch propose une vision excessive et largement idéalisée des progrès de l’Algérie sous la direction actuelle, en minimisant les défis persistants. Bien qu’il soit indéniable que des efforts aient été faits pour la modernisation du pays, l’optimisme débordant de la revue semble occulter plusieurs problématiques sociales et économiques qui persistent, telles que le chômage élevé, les inégalités régionales et la dépendance encore importante à l’exportation de pétrole.
La vision d’un avenir « radieux » paraît trop simpliste, notamment lorsqu’il est question de « projets structurants » qui, bien qu’ambitieux, ne sont pas toujours transparents ou suivis de manière concrète. L’éditorial glorifie l’action du président Abdelmadjid Tebboune sans mentionner les controverses qui peuvent entacher sa gouvernance, comme les critiques sur le manque de réformes profondes ou l’influence excessive de l’armée sur les affaires politiques.
Le rôle de l’Armée nationale populaire (ANP) est également présenté de manière monolithique, en la dressant comme la garante absolue de la stabilité et de la souveraineté, sans jamais mentionner la question de la relation entre le pouvoir civil et militaire en Algérie, ni les tensions éventuelles que cela pourrait engendrer. La mise en avant de l’ANP comme seule force capable de défendre le pays occulte d’autres dimensions de la sécurité nationale, comme celles liées à la diplomatie ou aux réformes internes.
Enfin, l’évocation de la Journée internationale de la sensibilisation aux mines semble être un moyen de détourner l’attention des problèmes contemporains en ramenant l’Algérie à ses luttes historiques contre le colonialisme. Si cette commémoration est importante, elle semble ici instrumentalisée pour renforcer le sentiment nationaliste sans réellement adresser les défis actuels du pays.
